L’Afrique du Sud face à l’exclusion de l’AGOA : Un dilemme économique et politique
L’Afrique du Sud risque d’être exclue de l’AGOA(African Growth and Opportunity Act) et de voir ses liens commerciaux avec les États-Unis rompus. Quatre sénateurs américains influents, issus de différents partis, ont récemment rédigé une lettre conjointe appelant à retirer à l’Afrique du Sud le droit d’accueillir le forum AGOA en 2023. Ces sénateurs accusent le gouvernement sud-africain de soutenir la Russie dans le conflit en Ukraine, ce qui a suscité l’indignation des Américains.
Des accusations mensongères pesant sur les sud Africains
L’ambassadeur américain à Pretoria a également suscité la controverse en faisant des commentaires accablants sur la prétendue collaboration militaire et l’amitié entre l’Afrique du Sud et la Russie. Ce qui a suscité des réactions violentes. Toutefois, il est important de noter que ces accusations n’ont pas été étayées par des preuves solides. Une enquête est en cours pour confirmer ou infirmer ces allégations d’exportations d’armes de l’Afrique du Sud vers la Russie.
Suite à la pression exercée, l’ambassadeur américain s’est présenté pour s’excuser, soulignant qu’il avait violé les normes diplomatiques dans ses déclarations. Cependant, il convient de noter que des excuses pour la formulation de ses propos ne signifient pas nécessairement un désaveu des propos eux-mêmes. Il reste donc à voir comment cette situation évoluera et si les États-Unis maintiennent leurs accusations contre l’Afrique du Sud.
Les enjeux auxquels est confrontée l’Afrique du Sud
L’AGOA est un système de correspondance, d’échange, de dialogue et de commerce entre les Etats-Unis et les pays de l’Afrique Subsaharienne. L’Afrique du Sud en bénéficie grandement, notamment en exportant des voitures de marques telles que BMW et Mercedes vers le marché américain, ainsi que des produits agricoles tels que les fruits de qualité supérieure à des taxes réduites. Cela a permis à de nombreux Sud-Africains de bénéficier économiquement de l’AGOA, avec plus de 80 000 personnes tirant profit de cette relation commerciale.
Ainsi, si l’Afrique du Sud était exclue de l’AGOA, cela aurait un impact financier considérable et déséquilibrerait le pays. De plus, les décisions prises par les pays occidentaux, en particulier les États-Unis, ont souvent des répercussions sur d’autres nations, ce qui rend cette situation encore plus critique pour l’Afrique du Sud.
Il est également important de noter les différences dans la façon dont les intérêts nationaux sont traités. Aux États-Unis, les démocrates et les conservateurs sont prêts à s’unir lorsque leurs intérêts sont en jeu, tandis qu’en Afrique, les divisions politiques empêchent souvent une coopération similaire, même lorsque des projets bénéfiques pourraient en découler.
Que faire?
Face à ces pressions et menaces, l’Afrique du Sud est confrontée à un dilemme car on cherche à l’isoler. Doit-elle céder aux demandes américaines pour préserver ses avantages économiques ou maintenir sa loyauté envers la Russie, qui a été un partenaire important dans son passé de lutte contre l’apartheid ? Cette question soulève des débats et des opinions divergentes quant à la meilleure voie à suivre pour le pays.
Il est clair que la situation actuelle met l’Afrique du Sud dans une position délicate, avec des enjeux économiques et politiques de grande ampleur. Les décisions prises dans les prochains mois auront des conséquences significatives pour le pays et sa relation avec les États-Unis. Il reste à voir comment l’Afrique du Sud choisira de réagir à ces défis et quelles seront les implications pour son avenir économique et politique.
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