L’Afrique du Sud renouvelle sa décision de quitter la CPI
Le président actuel de l’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa, a été interrogé lors d’une conférence de presse sur la visite prévue du président Vladimir Poutine en Afrique du Sud, en raison de la réunion des BRICS prévue en novembre. En effet un journaliste a posé la question de savoir si Monsieur Poutine serait arrêté par l’ Etat Sud africain, suite à l’appel de la Cour pénale internationale contre lui pour crimes de guerre. La réponse de Cyril Ramaphosa était indirecte mais claire pour ceux qui comprennent. Ils répondit en disant qu’ils réfléchissaient toujours à la question et cette question est en cours et sur une table de discussion. Mais récemment, l’Afrique du Sud a décidé de quitter la Cour pénale internationale, ce qui signifie qu’ils ne seront pas obligés d’arrêter Poutine, même s’ils ne le souhaitaient pas le faire.
Pourquoi l’Afrique du Sud veut-elle quitter la CPI??
La décision de quitter la CPI a été justifiée par les sud Africains en affirmant que la Cour était biaisée et ne jugeait qu’un groupe spécifique de personnes pour des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. De nombreux pays n’ont pas signé l’accord instituant la Cour pénale internationale, remettant ainsi en question son efficacité.
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L’idée initiale était louable, celle de créer une plateforme pour juger toutes les personnes commettant des atrocités, mais la réalité montre que de nombreux individus ont commis des actes atroces mais n’ont pas été jugés par la CPI et tous les pays n’en sont pas membres et beaucoup se sont retirés avec le temps. Choses qui relèvent d’une injustice et d’un inégal traitement entre les pays. La cour pénale internationale est souvent accusée de ne poursuivre que les dirigeants africains, en ignorant ceux des autres régions du monde qui ont ratifié son statut fondateur.
Il en ressort que l’Afrique du Sud subit une pression internationale, sachant qu’elle est la plus grande puissance de l’Afrique. La stratégie adoptée est d’assujettir le plus fort afin d’influencer psychologiquement et mentalement tout le monde comme ca s’est fait pendant la colonisation.
En outre, en octobre 2015, le gouvernement Sud-Africain avait annoncé sa décision de quitter la CPI après la polémique causée par son refus d’interpeller sur son sol le président soudanais Omar El-Bechir, poursuivi pour génocide et crime contre l’humanité. Cette année là, l’Afrique du sud avait été vivement critiquée par les organisations de défenses des droites de l’Homme pour avoir permis au président soudanais une visite dans le pays d’échapper à une arrestation de la CPI.
L’Afrique du Sud un exemple pour les pays Africains
Le pays est soumis à une pression internationale pour arrêter Poutine, mais sa décision de quitter la Cour pénale internationale lui donne la possibilité de refuser cette demande. Cependant, selon la régulation de la Cour, l’Afrique du Sud doit respecter un délai d’un an avant de pouvoir réellement se retirer de l’institution.
Cette décision de l’Afrique du Sud est importante, car elle montre qu’un pays peut décider de son propre sort et ne pas se soumettre à l’esclavage. Si les Occidentaux peuvent prendre la décision de quitter une organisation, alors il devrait être de même pour les Africains. Cependant, il est important de noter que la question de savoir si Poutine viendra réellement en Afrique du Sud reste ouverte. Les chances qu’il le fasse sont plutôt élevées car il voudra certainement prouver au monde un minimum de respect et qu’il ne peut être assujetti à des ordres venant d’autres pays.
Par ailleurs, il est essentiel de rappeler que certains pays, tels que l’Arabie saoudite, l’Iran, l’Algérie, l’Égypte, le Brésil et l’Indonésie, ainsi que deux pays de l’Afrique de l’Est qui ne se prononcent pas ouvertement ont également exprimé leur intérêt pour rejoindre les BRICS. Ce groupe a été créé afin de mettre en place un nouveau système monétaire, éliminant ainsi le dollar.
Toutefois, la décision de l’Afrique du Sud de quitter la Cour pénale internationale est un acte de souveraineté montrant que le pays peut prendre ses propres décisions. Cela suscite également des questions sur l’efficacité et l’équité de la Cour pénale internationale, qui ne compte pas de nombreux pays parmi ses membres. Nous souhaitons la liberté, un monde multipolaire, un monde où chacun respecte sa personne autant qu’autrui.
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