Afrique du Sud, Burkina Faso et Ouganda : quand l’Afrique défie les États-Unis et l’Europe
Retour sur les tensions géopolitiques marquées par le traitement différencié des demandes d’asile et les enjeux de souveraineté en Afrique.

Le traitement récent des demandes d’asile des Blancs sud-africains par les États-Unis et la vague de soutien international à Ibrahim Traoré au Burkina Faso soulèvent d’importantes questions. Ce phénomène met en lumière une profonde fracture dans les relations internationales et révèle des dynamiques complexes autour de la race, du nationalisme et de la souveraineté.
Les États-Unis favorisent-ils certaines communautés ?
Récemment, les États-Unis ont approuvé rapidement plus de 30 demandes d’asile émanant de fermiers blancs sud-africains. Ces derniers évoquent des craintes liées aux conflits fonciers, à la criminalité accrue et au sentiment d’être victimes de racisme. Cette décision, saluée par certains, a suscité de vives critiques chez ceux dénonçant un traitement différencié en fonction de la couleur de peau.
Cette préférence américaine rappelle l’accueil favorable réservé aux réfugiés ukrainiens en Europe, en contraste frappant avec la situation des réfugiés africains. Des critiques ont émergé quant au fait que les réfugiés africains, notamment durant la guerre en Ukraine, n’ont pas bénéficié du même soutien ni des mêmes avantages, comme l’accès facilité aux universités ou l’accueil subventionné dans des foyers européens.
Pourquoi une telle différence de traitement ?
Cette différence de traitement interpelle sur la persistance de préjugés raciaux dans les politiques migratoires occidentales. Tandis que certains y voient simplement une préférence naturelle à soutenir ses semblables, d’autres dénoncent un racisme systémique institutionnalisé.
Les Sud-Africains blancs justifient leur demande d’asile par des discriminations et une criminalité élevée, largement attribuée à la majorité noire du pays. Cette situation est exacerbée par les tensions autour des terres agricoles, majoritairement détenues par les Blancs malgré leur faible proportion démographique.
Ibrahim Traoré : une réponse africaine face aux accusations américaines
Le président du Burkina Faso, Ibrahim Traoré, incarne aujourd’hui une résistance forte face aux puissances étrangères. En avril 2025, le général américain Michael Langley a accusé Traoré d’avoir détourné les réserves d’or burkinabè pour son bénéfice personnel. Cette accusation a déclenché une mobilisation internationale en soutien à Traoré, marquée par des manifestations massives à travers le monde, exprimant le rejet total de l’ingérence américaine.
Traoré symbolise une génération de leaders africains déterminés à défendre la souveraineté nationale, notamment en matière économique et politique. Sa popularité provient principalement de sa lutte acharnée contre le terrorisme et de son approche souverainiste, notamment en développant des alliances alternatives avec des pays comme la Russie et l’Iran.
Les États-Unis en Côte d’Ivoire : une menace pour la stabilité régionale ?
La récente implantation militaire américaine en Côte d’Ivoire inquiète. L’installation d’une base militaire stratégique à proximité du Mali, du Niger et du Burkina Faso suscite des questions sur les intentions réelles des États-Unis, particulièrement suite à leur éviction forcée du Niger en 2024.
Le président Traoré a ouvertement accusé certains leaders ivoiriens d’héberger des forces américaines dans le but de déstabiliser son régime. Cette accusation repose sur la présence confirmée de responsables militaires américains, dont le général Langley, dans la région ivoirienne, supposée être un tremplin pour d’éventuelles opérations militaires contre le Burkina Faso.
Ouganda : l’exemple d’une souveraineté assumée
L’Ouganda offre un autre exemple marquant de souveraineté africaine assumée. Après avoir subi des pressions internationales, notamment américaines, suite à l’adoption d’une loi anti-homosexualité très controversée, le président ougandais Yoweri Museveni a refusé de céder aux menaces de retrait d’aides financières.
Cette posture souverainiste a entraîné un bras de fer avec les États-Unis, finalement tempéré par la décision américaine récente de reprendre le financement de la santé publique ougandaise, avec une contribution de 8 millions de dollars destinée à lutter contre les crises sanitaires telles que les épidémies d’Ebola.
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Conclusion : une Afrique prête à défendre son autonomie
Ces événements récents soulignent une tendance croissante à l’affirmation de la souveraineté africaine face aux grandes puissances. Que ce soit à travers le soutien à des leaders comme Traoré ou Museveni, ou la critique du traitement différencié des réfugiés, les Africains expriment clairement leur désir d’autonomie et de respect.
Cette dynamique invite à une réflexion sur l’importance pour les pays africains de renforcer leur unité, leur estime de soi et leur capacité à résister aux pressions internationales afin de construire un avenir véritablement indépendant.