Massacres au Burkina Faso : Que cache vraiment la campagne médiatique contre Ibrahim Traoré ?
Face à la diffusion de vidéos accusant le régime burkinabè de crimes contre les civils, le gouvernement dénonce une vaste campagne de déstabilisation visant à saboter les avancées nationales.

Le Burkina Faso, dirigé par Ibrahim Traoré, est aujourd’hui au centre d’un bras de fer médiatique et géopolitique. Alors que des vidéos choquantes accusent le gouvernement de massacres de civils, les autorités dénoncent une stratégie délibérée de déstabilisation. Derrière les images, un enjeu crucial : l’indépendance africaine face aux influences extérieures. Cet article décrypte les tenants et aboutissants de cette affaire.
Ibrahim Traoré : une figure controversée mais symbolique
Depuis son accession au pouvoir, Ibrahim Traoré est devenu un symbole de résistance panafricaine. À la tête du Burkina Faso, il a engagé le pays dans une rupture nette avec le néocolonialisme, multipliant les initiatives économiques et sécuritaires : création d’usines locales, renforcement de l’armée, promotion de l’agriculture et du patriotisme économique.
Cependant, une figure aussi radicalement autonome attire inévitablement des détracteurs, tant à l’intérieur qu’à l’international.
Les vidéos du scandale : des preuves ou des manipulations ?
Ces derniers jours, des vidéos circulant sur les réseaux sociaux ont suscité un choc. Elles montrent des civils escortés par des hommes armés, parfois maltraités, ainsi que des images de corps sans vie présentés comme des victimes d’un massacre à Gaillé, dans l’est du pays.
Le gouvernement burkinabè a fermement réagi à ces images, qualifiant leur diffusion de manipulation médiatique orchestrée pour attiser la haine communautaire et discréditer les efforts de réorganisation du pays. Selon un communiqué officiel, ces vidéos seraient utilisées dans le cadre d’une campagne politique visant à raviver des tensions ethniques.
La stratégie du « diviser pour régner » : une vieille recette coloniale
L’histoire de l’Afrique regorge d’exemples où la division ethnique a été utilisée comme arme politique, notamment lors du génocide rwandais. Les propos tenus dans la vidéo font écho à cette stratégie : quand un pouvoir devient trop fort ou trop autonome, les puissances en perte d’influence utilisent la calomnie, les conflits internes et la propagande pour briser l’unité populaire.
Ainsi, ces vidéos pourraient être un outil de fragmentation sociale, destiné à empêcher l’émergence d’un État burkinabè souverain et cohérent.
Traoré : imparfait mais engagé
Les partisans de Traoré reconnaissent que le chef de l’État n’est pas exempt de fautes, mais soulignent que ses erreurs doivent être analysées dans un contexte de guerre hybride. L’homme est humain, sujet à l’erreur, mais ses actions globales montrent une volonté sincère de bâtir une société plus juste, fondée sur la dignité nationale.
Oublier ses réalisations pour se concentrer uniquement sur des accusations non vérifiées serait, selon ses soutiens, une forme d’injustice typique des campagnes de diabolisation politique.
Une autre Afrique émerge : coopération sans visa entre le Ghana et le Maroc
Dans une perspective plus large, l’Afrique commence à afficher des signes d’unité renouvelée. Le récent accord entre le Ghana et le Maroc, qui permet désormais aux ressortissants des deux pays de voyager sans visa, marque une avancée majeure dans la libre circulation intra-africaine.
Alors qu’on accuse souvent les pays du Maghreb de s’éloigner de l’Afrique subsaharienne, cet accord démontre que la solidarité continentale est possible, et qu’un autre récit africain, loin des clichés, est en train de naître.
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Conclusion : entre guerre de l’image et combat pour la souveraineté
Le cas du Burkina Faso montre à quel point les images et les récits médiatiques peuvent être utilisés comme armes géopolitiques. Qu’il s’agisse de vraies dérives ou de manipulations stratégiques, la prudence et la vérification restent essentielles avant tout jugement.
En attendant des preuves officielles et indépendantes, il est important de ne pas laisser les forces extérieures dicter la perception d’un processus africain d’émancipation. Ibrahim Traoré est peut-être imparfait, mais son projet de rupture avec la domination étrangère mérite un débat équitable, loin des campagnes de diffamation.