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L’Ouganda interdit les vêtements usagés pour stimuler l’industrie locale

Dans un discours récent, le Président Yoweri Museveni a annoncé une mesure audacieuse visant à interdire l’importation de vêtements usagés dans son pays d’Afrique de l’Est. Cette décision, bien que controversée, a pour but de favoriser le développement des industries textiles locales et à mettre fin à la dépendance envers les vêtements ayant appartenu à des Occidentaux décédés. Cette initiative, qui suscite des débats passionnés, pourrait avoir un impact significatif sur l’économie et la culture de la région.

Le défi de l’importation de vêtements usagés

L’importation des vêtement occidentaux représente un réel défi pour l’Ouganda

Comme de nombreux pays africains, l’Ouganda a longtemps importé d’importantes quantités de vêtements usagés, bien qu’il soit lui même producteur de coton. Ces vêtements sont souvent préférés par les consommateurs locaux en raison de leur coût abordable. Cependant, cette pratique a été source de préoccupations pour les fabricants locaux, qui estiment que le marché est inondé de vêtements d’occasion bon marché, ce qui entrave la croissance de l’industrie textile ougandaise.

Le dumping massif de vêtements usagés a créé des obstacles pour les créateurs locaux et les entrepreneurs qui tentent de percer dans l’industrie textile. En effet, les coûts de production des vêtements neufs sont énormes par rapport à ceux des vêtements usagés, ce qui rend difficile la concurrence pour les entreprises locales.

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La vision du Président Museveni

Le président Ougandais veut promouvoir la production locale des textiles

Le Président Museveni, en prenant cette mesure audacieuse, estime que les vêtements usagés entravent la capacité de l’Ouganda à progresser dans la chaîne de valeur de l’industrie du coton et du textile. Il affirme que la préférence pour les vêtements usagés au détriment des produits locaux nuit à l’économie nationale. Le Président Museveni va jusqu’à dire que les vêtements usagés importés appartiennent aux défunts Occidentaux et que leur importation est contre-productive pour l’industrie ougandaise.

« Nous avons ici les gens qui peuvent produire de nouveaux vêtements mais ils ne peuvent pas infiltrer le marché »: a déclaré le président qui s’inscrit en faux contre l’importation des vêtements de seconde main.

Aussi, il a déclaré que l’interdiction s’étendrait également aux compteurs d’électricité et aux câbles électriques affirmant qu’ils devraient être achetés dans des usines en Ouganda.

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L’Afrique de l’Est prend position

La communauté d’Afrique de l’Est a adopté en 2016 une interdiction complète des importations de vêtements usagés, également connus sous le nom de « mivumba », à partir de 2019 afin de promouvoir leurs industries textiles locales. Cependant, le Rwanda fut le seul pays de la région à avoir réellement mis en œuvre cette interdiction. Cette décision a eu des répercussions économiques et commerciales, notamment la suspension par les États-Unis du droit du Rwanda d’exporter des vêtements en franchise de droits vers les États-Unis.

L’impact sur les emplois locaux et internationaux

L’interdiction proposée par le Président Museveni dans le passé avait suscité des inquiétudes quant à ses implications sur l’emploi, à la fois en Ouganda et aux États-Unis. Selon Brown, une interdiction potentielle pourrait avoir des conséquences graves, notamment la perte de milliers d’emplois (au moins 40000) pour ceux qui dépendent du commerce de la vente de vêtements d’occasion pour leur subsistance. Il a également noté que cette interdiction priverait de nombreux consommateurs d’accéder à des vêtements de qualité à des prix abordables, ce qui serait préjudiciable pour les vendeurs car ils ne pourraient plus offrir des articles de grande qualité à des tarifs accessibles. Il a reconnu que la communauté de l’Afrique de l’Est est l’un des marchés les plus importants de l’exportation américaine de vêtements usagés.

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La position de l’ambassade américaine

L’ambassade américaine se sert du programme d’AGOA come moyen de pression

L’ambassade américaine exprime également des inquiétudes quant à l’impact de l’interdiction proposée. Elle soutient que l’Ouganda doit continuer à éliminer les obstacles au commerce et à l’investissement américains, y compris les vêtements usagés, pour bénéficier des avantages du programme AGOA.

La décision du Président Museveni d’interdire l’importation de vêtements usagés en Ouganda suscite un débat animé, tant au niveau national qu’international. Alors que l’objectif principal est de stimuler l’industrie textile locale et de réduire la dépendance à l’égard des vêtements d’occasion, les répercussions économiques et sociales de cette mesure sont encore incertaines. Il reste à voir comment l’Ouganda s’adaptera à cette nouvelle réalité et comment les autres pays de la région réagiront à cette initiative controversée.

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