De la matière première à la valeur ajoutée : Le président ougandais appelle à valoriser les ressources africaines à travers la transformation locale

Dans des déclarations captivantes mettant en lumière les défis de l’exportation en Afrique, le président ougandais Yoweri Museveni se présente comme une personnalité directe et franche. Avec une parole sans détour, il dénonce les pratiques qui ont conduit de nombreux pays africains à exporter des matières premières brutes pour ensuite importer des produits finis, une réalité qu’il qualifie de « honte » pour les dirigeants africains.
Le président souligne la problématique de cette pratique : exporter à bas prix des ressources naturelles pour ensuite acheter ces mêmes ressources transformées à des coûts exorbitants à l’étranger. Cette stratégie non seulement maintient l’Afrique dans la dépendance économique, mais elle alimente également un cercle vicieux de la pauvreté.
Edifier des économies africaines florissantes à travers l’industrialisation locale

Au cœur du problème se trouve la question de la valeur ajoutée. Les experts économiques ont depuis longtemps identifié que l’exportation de matières premières brutes est une des causes majeures des faiblesses structurelles des économies africaines. La solution préconisée est de développer des bases industrielles locales pour transformer ces matières premières sur place, réduisant ainsi la dépendance aux produits finis importés à prix élevés.
Dubaï est un exemple frappant de la réussite d’une telle stratégie. Partant d’un désert, Dubaï a su valoriser ses ressources, notamment le pétrole, pour bâtir une économie diversifiée et florissante. De même, les Pays-Bas ont vu leur économie prospérer grâce à leur productivité laitière élevée, qu’ils ont su exploiter de manière astucieuse. Il est important de souligner que ce même potentiel existe en Afrique, avec des richesses naturelles telles que l’or, l’uranium, le cobalt, les diamants, les ressources agricoles et autres. Cependant, ces ressources sont actuellement sous-exploitées et bénéficient davantage aux pays étrangers.
Le virage africain : Stratégies innovantes contre la dépendance aux exportations de matières premières

Il y’a des pays africains qui ont compris que continuer à exporter les matières premières est une voie de dépendance non durable. Ceux-ci ont pris des mesures audacieuses pour lutter contre cette pratique dévalorisante de l’exportation. Parmi eux, figure le Zimbabwe. Le pays soumis aux sanctions des États-Unis depuis plusieurs années a décidé de restreindre l’exportation de lithium non enrichi, également connu sous le nom d’or blanc, qui est utilisé dans les batteries de téléphones et de véhicules électriques. Le gouvernement exige désormais soit une transformation locale du métal, soit des preuves de circonstances exceptionnelles avant d’autoriser son départ du pays.
De plus, la République démocratique du Congo a également mis en place des restrictions sur l’exportation de concentrés de cuivre et de cobalt. Ces minéraux ne représentent que 3% de la valeur des batteries et des véhicules électriques qu’elle alimente en Chine. Cela est important car le marché des véhicules électriques devrait atteindre une valeur de 7000 milliards de dollars d’ici 2030, puis de 46000 milliards de dollars en 2050. Ces chiffres reconnaissent la valeur stratégique de ces minéraux dans la production de batteries pour les véhicules électriques ainsi que pour d’autres produits technologiques.
La clé du succès africain : Transformer les matières premières localement et investir dans la connaissance et l’innovation

La clé du succès réside dans le développement industriel et la recherche de la connaissance. L’objectif est de créer des emplois sur place, d’encourager l’innovation et de former une main-d’œuvre qualifiée. Ce sont des pays comme la Chine qui ont compris ce principe et qui ont réussi à se développer rapidement en mettant l’accent sur la transformation locale des matières premières.
Les déclarations du président ougandais Yoweri Museveni invite les dirigeants africains à repenser leurs stratégies d’exportation car il est incompréhensible que les pays comme le Cameroun et le Gabon exportent le bois et achètent ensuite les produits finis comme des meubles ou des ustensiles de cuisines mais à des prix exorbitants. La Côte-d’Ivoire et le Ghana ne sont pas épargnés. Ensemble ce sont de grands exportateurs de cacao mais, ceux ci importent quand même le chocolat provenant de la Belgique. Il faudrait donc que les pays africains se posent les bonnes questions pour pouvoir avancer.
Tout compte fait, le président ougandais appel à la transformation locale des matières premières et à la création d’industries locales pour rompre la dépendance aux produits finis importés. Le message est clair : pour un avenir économique durable et prospère, l’Afrique doit mettre en valeur ses ressources sur son propre sol et investir dans le développement de l’intelligence, de la connaissance et de l’innovation.