Le Refus d’Excuses du Royaume-Uni : Une Controverse sur l’Héritage de l’Esclavage et du Colonialisme
Pourquoi le gouvernement britannique persiste-t-il dans son silence face aux demandes d’excuses pour son rôle historique dans la traite des esclaves ?
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ToggleUne Histoire de Colonisation et d’Atrocités
Les colonies britanniques, comme le Kenya, l’Inde, et de nombreux autres pays africains et caribéens, ont été témoins de violentes oppressions coloniales. Le Royaume-Uni a dominé la traite des esclaves du XVIIe au XIXe siècle, s’enrichissant grâce à l’exploitation humaine et aux ressources naturelles des territoires conquis. Bien que la traite des esclaves ait été abolie en 1807, les dommages sociaux, culturels et économiques sont encore visibles aujourd’hui.
En particulier, le Kenya a souffert d’atrocités pendant la lutte pour son indépendance. Selon les archives, près de 300 000 Kenyans furent massacrés. Ces abus reflètent la brutalité avec laquelle l’Empire britannique imposait sa domination, laissant des cicatrices profondes et encore présentes au sein de ces sociétés. Des leaders locaux et des organisations de défense des droits humains continuent d’appeler le Royaume-Uni à reconnaître sa responsabilité historique par des excuses formelles.
La Position Britannique : Ni Excuses, Ni Réparations
Lors de précédentes déclarations, des figures britanniques comme Tony Blair et plus récemment le Roi Charles III ont exprimé du « regret » pour le passé, sans toutefois franchir le pas vers des excuses officielles. Le premier ministre Rishi Sunak a également réaffirmé cette ligne de conduite, déclarant que « décortiquer notre histoire » n’est pas une solution viable.
Les critiques soulignent une certaine hypocrisie dans cette posture. Bien que le Royaume-Uni se prononce régulièrement contre les injustices modernes, notamment dans les conflits en Ukraine, il reste silencieux concernant les actions passées de son propre empire. La situation contraste avec les États-Unis, où les communautés amérindiennes ont reçu des compensations symboliques pour les injustices subies. Pourquoi les descendants des esclaves africains n’auraient-ils pas droit à des réparations similaires ?
Le Commonwealth et les Attentes des Anciennes Colonies
Le Commonwealth est une association d’États principalement anglophones, pour la plupart d’anciennes colonies britanniques. Bien qu’il soit censé promouvoir la coopération et le développement, de nombreux observateurs y voient une continuation symbolique de l’emprise britannique sur ses anciennes colonies. Ces pays, souvent économiquement et socialement affectés par le colonialisme, attendent des actes symboliques, comme des excuses, pour guérir les blessures du passé.
Certaines voix suggèrent même une alternative, comme la création d’un Commonwealth africain, indépendant de l’influence britannique. Cette idée repose sur une volonté de s’émanciper de cette relation qui, pour certains, perpétue une forme d’esclavage mental. En effet, rester dans le Commonwealth sans avoir reçu de réparations ou d’excuses pourrait être perçu comme un déni de l’histoire et des souffrances passées.
La Dette de l’Esclavage : Un Fardeau Inversé
Un fait surprenant alimente davantage les ressentiments : les maîtres d’esclaves britanniques furent indemnisés pour leur « perte » après l’abolition de l’esclavage en 1833, un acte qui coûta à l’État près de 20 millions de livres sterling à l’époque, une somme considérable représentant environ 40 % des revenus nationaux britanniques. Les contribuables britanniques, y compris ceux issus des communautés afro-caribéennes, ont indirectement participé à ce remboursement, une dette qui fut définitivement soldée en 2015.
Ce système de compensation inversée a permis aux oppresseurs d’être indemnisés, alors que les descendants des esclaves n’ont reçu aucun soutien pour reconstruire leur héritage ou leur culture. Les militants rappellent que les esclaves eux-mêmes n’ont jamais été indemnisés, renforçant l’idée d’une injustice historique qui demeure irrésolue.
Conclusion : Un Silence Assourdissant
La question de reconnaissance historique est cruciale pour les descendants des victimes de la traite négrière et des atrocités coloniales. En refusant de présenter des excuses, le gouvernement britannique semble ignorer l’importance de cet acte symbolique pour les anciennes colonies. Cette position suscite des interrogations sur les motivations de la Grande-Bretagne à se réconcilier avec son passé et laisse des milliers de personnes dans l’attente d’un geste de compassion.
En somme, bien que les excuses ne puissent pas effacer les souffrances endurées, elles marqueraient un premier pas vers la réconciliation. Tant que le Royaume-Uni refusera de le faire, il est probable que la controverse autour de son passé colonial continuera d’alimenter les débats au sein du Commonwealth et bien au-delà.