Kenya : L’Armée Britannique et les Dégâts Environnementaux – Une Situation Inacceptable
Le tribunal du Kenya ordonne des indemnisations suite à des dommages environnementaux causés par l'armée britannique, mais les autorités et médias restent silencieux.

Les dégâts environnementaux causés par des exercices militaires britanniques au Kenya continuent de provoquer des réactions. Un incendie dévastateur, imputé à l’armée britannique, a détruit des milliers d’hectares de terres et affecté des populations locales ainsi que la faune. Bien que le tribunal ait ordonné des indemnisations, le silence persiste au niveau international. Cet article explore les conséquences de cette négligence et soulève des questions sur la présence militaire étrangère au Kenya.
Une Présence Militaire Injustifiée et de Longue Date
L’armée britannique est présente au Kenya depuis l’indépendance du pays en 1963. Bien qu’officiellement cette présence soit justifiée par des exercices antiterroristes, certains se demandent pourquoi plus de 200 militaires britanniques restent stationnés dans le pays, à des fins qui semblent de plus en plus suspectes. Ils sont installés à Nanyuki, à 200 km de Nairobi, et sont souvent associés à des entraînements contre des groupes comme Al-Shabaab, mais il est légitime de se poser la question : pourquoi un pays indépendant comme le Kenya n’a-t-il pas de présence militaire en Grande-Bretagne en retour ? Ce déséquilibre soulève la question de la souveraineté nationale et des influences étrangères en Afrique.
L’Incendie Dévastateur et les Dommages Environnementaux
En 2021, lors d’un exercice militaire, l’armée britannique a provoqué un incendie massif qui a ravagé environ 4 800 hectares de terres au centre du Kenya. Ces terres étaient non seulement utilisées par les habitants pour cultiver, mais elles constituaient également des habitats naturels pour une faune variée, comprenant des éléphants, des lions, des zèbres, et d’autres espèces protégées. Cet incident a gravement affecté l’environnement et la vie des communautés locales. Les autorités kenyannes ont dénoncé l’absence d’indemnisation pour les victimes environnementales et ont exprimé leur colère face à la négligence de l’armée britannique, qui, malgré l’ampleur des dégâts, n’a pas pris de mesures adéquates.
Le Scandale des Éléphants et des Armes Interdites
L’incendie n’est qu’une partie des dommages causés par ces exercices militaires. Un éléphant a été tué pendant l’exercice, un acte qui a été largement ignoré par les médias britanniques. Un message scandaleux d’un soldat britannique, publié sur Snapchat, a révélé qu’ils avaient provoqué cet incendie et tué l’éléphant, tout en minimisant l’impact de leurs actions. Ce genre de négligence soulève des questions éthiques sur l’utilisation de phosphore blanc, une substance chimique controversée, dans les exercices militaires. Le phosphore blanc, un agent chimique interdit, a été utilisé pour provoquer l’incendie, et bien qu’il soit formellement interdit dans de nombreux contextes, son usage en Afrique semble n’avoir suscité que peu d’attention.
Un Tribunal Qui Réclame la Justice
Un tribunal kenyannais a récemment ordonné à l’armée britannique de verser des indemnités pour les dommages causés par l’incendie, mais cette décision semble être passée inaperçue à l’international. Les médias britanniques ont à peine couvert l’affaire, et les autorités locales ont exprimé leur frustration face à l’inefficacité des poursuites. Un avocat britannique a tenté de défendre les actions de l’armée en affirmant que les autorités locales n’avaient aucune juridiction sur les troupes étrangères stationnées au Kenya. Ce genre de discours pose une question importante : pourquoi les nations africaines n’ont-elles pas plus de pouvoir pour faire respecter la justice lorsque des forces étrangères agissent dans leurs pays ?
Le Cas d’Agnès Wangirou : Un Autre Exemple d’Injustice
En parallèle, l’histoire tragique de Agnès Wangirou, une jeune fille kenyane, est un exemple supplémentaire des abus subis par les civils africains sous la présence militaire britannique. Agnès, qui avait eu une liaison avec un soldat britannique, a mystérieusement disparu et a été retrouvée morte dans des circonstances suspectes. L’incident a été largement ignoré, et les autorités ont tenté de discréditer la victime, l’accusant d’être une prostituée, tandis que les militaires britanniques impliqués n’ont fait l’objet d’aucune enquête sérieuse. Cet événement soulève des questions sur l’impunité dont jouissent les forces étrangères en Afrique et sur le traitement réservé aux citoyens africains par les autorités internationales.
Conclusion : Une Réflexion Sur la Souveraineté et la Justice
Les événements récents au Kenya mettent en lumière un problème récurrent en Afrique : la souveraineté nationale face à la présence de puissances étrangères. Les exercices militaires britanniques, les abus de pouvoir, et la négligence environnementale soulignent l’importance d’une prise de conscience collective et d’une action plus ferme pour protéger les intérêts africains. Les pays africains doivent se mobiliser pour renforcer leurs systèmes juridiques et garantir que leurs territoires et ressources naturelles soient respectés, tout en combattant l’impunité des puissances étrangères présentes sur leur sol.
La question de l’indépendance réelle reste au cœur des préoccupations : l’Afrique pourra-t-elle réellement se libérer de son héritage colonial, ou devra-t-elle toujours faire face à des puissances étrangères qui ignorent la souveraineté des peuples africains ? Cette situation appelle à une réflexion approfondie sur l’avenir de l’Afrique, et à un renforcement de la solidarité continentale pour garantir que de tels abus ne se reproduisent plus.