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ToggleLa rupture avec la France : un tournant historique pour le Niger
Le 26 juillet 2023, le Niger a vécu un tournant majeur avec le coup d’État militaire qui a renversé le président élu. Depuis cette date, la situation politique et sécuritaire du pays a évolué, marquée par une rupture nette avec la France, ancienne puissance coloniale. Dans une déclaration incendiaire, le général Abdulrahman Tani a remis en question l’implication de la France dans la guerre contre le terrorisme au Sahel, affirmant que la véritable menace pour le pays ne venait pas des terroristes, mais bien de la France elle-même.
Le soutien présumé de la France aux terroristes : une accusation grave
Selon le général Tani, la France aurait été impliquée dans des pratiques occultes qui alimentent le terrorisme dans la région. Il a évoqué l’existence de financements, de matériels militaires et de formations fournies aux groupes terroristes opérant dans des zones stratégiques comme Sokoto, Zamfara, Kebi et les parcs de la région de W. Ces accusations, si elles se révèlent fondées, suggèrent une dimension géopolitique complexe dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, où les acteurs internationaux ne sont pas uniquement des alliés, mais aussi, dans certains cas, des antagonistes.
Le rôle de la France dans l’histoire coloniale du Niger
La relation entre le Niger et la France a été marquée par l’histoire coloniale. Depuis les premières explorations au début du XIXe siècle, la France a exercé une influence importante sur les territoires de l’Afrique de l’Ouest. Le général Tani a rappelé les atrocités commises durant la colonisation, comme la répression violente lors de la colonne Voulet-Chanoine en 1898, qui a coûté la vie à plus de 12 000 personnes. Cette histoire sombre reste un point de friction majeur dans les relations entre les deux pays, alimentant un sentiment de méfiance chez une partie de la population nigérienne.
Les conséquences géopolitiques du 26 juillet 2023
Le coup d’État de juillet 2023 a marqué un tournant dans les relations entre le Niger et ses partenaires internationaux. Alors que la France et certains pays de l’Union européenne ont cherché à maintenir une position favorable à l’ancien régime, les nouvelles autorités nigériennes ont affirmé leur souveraineté et ont clairement exprimé leur volonté de se débarrasser de l’influence française. Le général Tani a notamment souligné que la France et ses alliés occidentaux continuaient de considérer le Niger comme une république bananière, traitant ses ressources naturelles, notamment l’uranium, comme étant sous leur contrôle.
Les forces de défense et de sécurité du Niger : un message de souveraineté
Dans ce contexte tendu, les autorités nigériennes ont annoncé leur intention de renforcer leurs forces de défense et de sécurité pour assumer la pleine responsabilité de la protection de leur territoire. Le général Tani a insisté sur le fait que le peuple nigérien ne laisserait pas la France décider de son avenir. Selon lui, aucun soldat français n’a été tué pendant les années d’occupation de l’armée française au Niger, et ce, malgré les défis sécuritaires auxquels le pays fait face. Cela témoigne selon lui du désengagement relatif de la France face à la lutte contre le terrorisme sur le terrain.
Le financement des groupes terroristes : une situation complexe
L’une des accusations les plus graves portées contre la France par les autorités nigériennes concerne le financement et l’armement des groupes terroristes. Selon le général Tani, des fonds français auraient été utilisés pour financer des opérations terroristes dans la région du Sahel, notamment en Cameroun, au Tchad, au Nigéria et au Bénin. Le Niger, au centre de cette crise régionale, se trouve dans une situation géopolitique délicate, avec des puissances occidentales accusées de soutenir des actions terroristes en raison de leurs intérêts stratégiques dans la région.
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Conclusion : Une crise aux implications multiples
La rupture entre le Niger et la France après le coup d’État de 2023 pourrait avoir des répercussions durables sur la stabilité de la région du Sahel. Les accusations portées par le général Tani mettent en lumière la complexité des relations internationales dans cette zone, où des acteurs externes comme la France jouent un rôle crucial mais controversé. Alors que le Niger cherche à se réaffirmer et à prendre en main sa propre sécurité, l’avenir de la coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme reste incertain.
