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La Gambie : La Loi Contre l’Excision Maintenue

Le Parlement Gambien Rejette la Proposition de Loi Levant l'Interdiction

En Gambie, petit pays d’Afrique de l’Ouest, le Parlement vient de rejeter une proposition de loi visant à lever l’interdiction de l’excision chez les femmes, une pratique interdite depuis 2015. Cette décision intervient après des mois de débats intenses et de pressions internationales, soulignant les tensions profondes au sein de la société gambienne sur cette question controversée.

Un Débat Passionné

Gambie : Vers la réintégration de l’excision dans la loi

Le 15 juillet, les députés gambiens ont voté contre une proposition de loi qui aurait annulé l’interdiction de l’excision et des mutilations génitales féminines. Si elle avait été adoptée, la Gambie serait devenue le premier pays au monde à revenir sur une telle interdiction, ce qui aurait eu des répercussions majeures à l’échelle internationale.

La loi de 2015 avait été saluée par de nombreux défenseurs des droits des femmes et organisations internationales comme une avancée significative dans la protection de la santé et des droits des femmes en Gambie. Cependant, certains députés, comme Almameh Gibba, ont soutenu que l’excision est une pratique culturelle et religieuse profondément enracinée dans la société gambienne.

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Les Arguments en Faveur de l’Excision

Les partisans de la proposition de loi, tels que certains responsables religieux, ont avancé plusieurs arguments pour justifier la réintroduction de l’excision. Ils prétendent que cette pratique prévient le désir sexuel et les relations sexuelles avant le mariage, ainsi que l’adultère, garantissant ainsi l’honneur de la famille. Ils soutiennent également que l’excision est une tradition culturelle et religieuse qui doit être préservée.

Cependant, ces arguments ont été largement critiqués. La pratique de l’excision, en plus d’être extrêmement douloureuse, a des conséquences graves pour la santé des femmes, incluant des infections, des saignements, la stérilité et des complications lors de l’accouchement.

Les Conséquences sur la Santé et les Droits des Femmes

La douleur et le traumatisme associés à l’excision sont bien documentés. De nombreuses femmes qui ont subi cette pratique rapportent des difficultés à éprouver du plaisir sexuel, et certaines souffrent de douleurs chroniques. Par ailleurs, l’excision est souvent pratiquée dans des conditions sanitaires précaires, augmentant les risques d’infection.

Les conséquences psychologiques sont également sévères. L’excision peut entraîner des traumatismes durables, affectant la confiance en soi et les relations des femmes. Malgré ces risques, certains continuent de défendre cette pratique au nom de la tradition et de la religion.

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Une Pratique Ancrée mais Contestée

L’excision: Une pratique sans fondement religieux

Bien que l’excision soit une pratique ancienne, elle n’a pas de fondement dans les textes religieux majeurs et précède l’apparition des grandes religions monothéistes. Certaines communautés pensent que l’excision favorise la fécondité, assure une meilleure hygiène et rend les femmes plus attrayantes en retirant des parties jugées masculines ou dangereuses du corps féminin. Toutefois, ces croyances sont largement remises en question par les experts en santé et les défenseurs des droits humains.

En réalité, l’excision est une forme de contrôle sur le corps des femmes, perpétuée par des normes culturelles et patriarcales. Les efforts pour maintenir ou réintroduire cette pratique montrent la difficulté de changer des traditions profondément ancrées, même lorsque ces traditions causent un préjudice évident.

Une Victoire pour les Droits des Femmes

Le rejet de la proposition de loi par le Parlement gambien est une victoire pour les droits des femmes. Cela montre que malgré les pressions, il existe une volonté de protéger la santé et le bien-être des femmes en Gambie.

Cependant, la lutte est loin d’être terminée. Il est crucial de continuer à sensibiliser et à éduquer les communautés sur les dangers de l’excision et de promouvoir des pratiques culturelles qui respectent les droits des femmes. Les législateurs, les militants et les organisations internationales doivent travailler ensemble pour garantir que les progrès réalisés ne soient pas annulés et que toutes les femmes puissent vivre sans peur de la mutilation et du traumatisme.

Mise au point

Le débat sur l’excision en Gambie reflète des tensions plus larges entre tradition et modernité, religion et droits humains. Tandis que le Parlement gambien a fait un pas important en maintenant l’interdiction de l’excision, le chemin vers une société où les droits des femmes sont pleinement respectés reste semé d’embûches. Les efforts doivent se poursuivre pour éduquer et protéger les femmes, assurant ainsi qu’elles ne soient pas victimes de pratiques dangereuses sous couvert de tradition.

La lutte pour les droits des femmes en Gambie est un rappel poignant que les progrès en matière de droits humains nécessitent vigilance et engagement continu, non seulement des gouvernements mais aussi des communautés et des individus déterminés à défendre la dignité et le bien-être de toutes les personnes.

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