Burkina Faso

Burkina Faso : Nouvelle Loi sur les Terres Agricoles – Un Changement Radical pour l’Avenir

Le Burkina Faso interdit désormais aux étrangers d'acheter des terres agricoles, une mesure qui pourrait transformer l'avenir du pays.

Le 5 février 2025, le Burkina Faso a pris une décision importante qui pourrait remodeler l’avenir du pays : l’interdiction pour les étrangers d’acquérir des terres agricoles. Ce projet de loi, qui fait partie d’une réorganisation plus large du secteur foncier, vise à renforcer la souveraineté nationale sur les ressources agricoles du pays. Mais quelles sont les implications de cette loi ? Et que signifie cette évolution pour le développement économique et social du Burkina Faso ?


L’interdiction des terres agricoles pour les étrangers : Une décision audacieuse

Le Burkina Faso rejoint un nombre croissant de pays africains cherchant à protéger leurs terres contre l’accaparement par des investisseurs étrangers. En effet, cette loi interdit désormais l’achat de terres agricoles par toute personne étrangère. Seuls les Burkinabés, ainsi que les citoyens maliens et nigériens, pourront désormais acheter des terres dans le pays. Cette décision s’inscrit dans un contexte plus large visant à renforcer la gestion foncière du pays, en attribuant au gouvernement un contrôle total sur les terres agricoles.

Cette nouvelle législation vise à endiguer des pratiques d’accaparement des terres par des entreprises étrangères, un phénomène qui a souvent eu des conséquences néfastes pour les populations locales. À titre d’exemple, en Afrique du Sud, le Native Land Act de 1913 a permis aux Blancs de contrôler la majorité des terres, un héritage encore visible aujourd’hui.


Un pas vers la protection des droits coutumiers

Une autre avancée majeure de cette réforme concerne la reconnaissance des droits coutumiers des communautés rurales. En effet, les chefs coutumiers, qui sont souvent les véritables gardiens des terres ancestrales, verront désormais leurs droits renforcés. Ce changement vise à protéger les modes de vie traditionnels et à garantir que les terres ancestrales des communautés locales ne soient pas cédées à des investisseurs extérieurs sans compensation adéquate.

La reconnaissance des droits coutumiers est essentielle pour assurer la sécurité foncière des populations rurales, qui ont longtemps été les principales victimes de l’accaparement des terres.


Le rôle des baux emphytéotiques : un nouveau modèle pour l’agriculture

Dans le cadre de cette réforme foncière, les terres destinées à l’aménagement hydro-agricole ne pourront plus être cédées en pleine propriété. Les étrangers qui souhaitent investir dans le secteur agricole devront désormais recourir à des baux emphytéotiques, des contrats de location à long terme allant de 18 à 99 ans. Ce modèle de bail vise à garantir que l’État garde le contrôle sur les terres, tout en permettant aux investisseurs d’exploiter ces ressources agricoles sans en devenir les propriétaires.


Les mesures d’accompagnement pour les investisseurs étrangers

Le Burkina Faso souhaite attirer des investissements étrangers, mais sous des conditions strictes. Ainsi, les entreprises étrangères devront respecter plusieurs critères pour opérer sur le territoire : un quota minimum d’employés burkinabés dans chaque secteur de l’entreprise, ainsi que l’obligation de transférer les technologies aux travailleurs locaux. Cette mesure vise à éviter les situations dans lesquelles les investissements étrangers ne profitent pas pleinement aux populations locales.

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En effet, cette stratégie est pensée pour permettre aux Burkinabés de prendre le relais, une fois que les infrastructures seront en place, et ainsi renforcer leur autonomie économique. Les autorités burkinabé cherchent à éviter les erreurs commises dans d’autres pays africains, où les investissements étrangers n’ont pas bénéficié à la population locale.


Conclusion : Une décision stratégique pour l’avenir

Le Burkina Faso fait un choix stratégique en décidant de renforcer le contrôle sur ses terres agricoles. L’interdiction faite aux étrangers d’acheter des terres est un acte de souveraineté nationale qui pourrait inspirer d’autres pays africains confrontés aux mêmes défis. Toutefois, il reste à voir comment cette réforme sera mise en œuvre et quels seront ses effets sur l’attractivité du pays pour les investisseurs étrangers. Une chose est certaine : cette loi pourrait bien transformer le paysage agricole et foncier du Burkina Faso pour les générations à venir.

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