Aujourd’hui, nous allons parler d’un personnage historique qui a marqué son époque, Thomas Sankara. Cet homme fort, ce leader charismatique, a laissé une empreinte indélébile sur le Burkina Faso, alors appelé la Haute-Volta. Pendant ses quatre ans de présidence, il a apporté un vent de changement, prônant l’indépendance mentale et financière pour son peuple. Thomas Sankara a encouragé le Burkina Faso à produire ses propres biens, à travailler dur et à se libérer de l’esprit d’esclavage.
Thomas Sankara, un président pas comme les autres
Thomas Isidore Sankara, devenu président du Burkina Faso à l’âge de 33 ans, se démarquait par son intégrité et son audace. Contrairement à certains dirigeants actuels, l’enrichissement personnel n’était pas une obsession pour lui. Au contraire, il a réduit les salaires des ministres et le sien, prouvant ainsi son attachement au bien commun. Pour réduire de manière significative les dépenses du gouvernement, il a formellement interdit l’utilisation des voitures trop chères et a exhorté son peuple à rouler dans des caisses plus modestes, y compris lui bien sur.
Alors que de nombreux Africains pourraient se satisfaire de voir leurs compatriotes régner dans des positions tyranniques, ignorant ainsi la souffrance du peuple pourvu qu’ils puissent profiter d’une vie aisée, Sankara, quant à lui, rejeta catégoriquement la perspective de se prévaloir d’un pouvoir absolu et de jouir de privilèges luxueux. Au contraire, il mit en œuvre toutes ses capacités pour gouverner dans l’intérêt supérieur de la nation et pour faire progresser son peuple vers un avenir meilleur.
En qualité de président burkinabè de jadis, Sankara encouragea vigoureusement la population à privilégier la consommation des produits locaux, à atteindre l’autosuffisance alimentaire, et à rejeter toute dépendance envers les aides étrangères. Sa vision consistait à libérer l’Afrique des entraves financières imposées par les institutions internationales, démontrant ainsi sa volonté inébranlable de conduire le continent vers une voie d’indépendance et d’émancipation.
A Lire: La jeunesse burkinabè engage un combat patriotique pour l’Afrique
Le rôle de la femme d’après Sankara et la lutte pour l’égalité
Sankara n’a pas seulement œuvré pour l’indépendance financière, mais aussi pour l’émancipation de la femme. En effet il était contre la discrimination de la femme. Il fut le premier président a nommé des femmes à des postes importants dans son gouvernement pour montrer qu’elles étaient tout aussi capables que les hommes.
Il a également encouragé les hommes à prendre en charge les responsabilités domestiques, notamment lors de la Journée internationale de la femme, où les hommes prenaient le relais des tâches normalement dévolues aux femmes. D’après lui, si toutes les taches domestiques étaient réservées uniquement à la femme, en plus d’autres éventuelles occupations, à l’âge de 35 ans, elle serait comme « un chiffon ». Sankara souhaitait libérer les femmes du joug de la double domination, à la fois par l’impérialisme et les hommes de leur propre société.
La résistance au néocolonialisme
Thomas Sankara s’est opposé au néocolonialisme et à la dette extérieure qui maintenaient l’Afrique sous tutelle. Bien que l’Afrique avait besoin de financement de la part du FMI ou de la banque mondiale pour construire des routes, des hôpitaux et autres infrastructure, Sankara a appelé sa population à produire localement, à s’auto-suffire, plutôt que de dépendre de l’aide étrangère et de s’endetter. Il croyait en la richesse du continent africain et en ses capacités intellectuelles pour se développer sans être à la merci des puissances étrangères.
Sankara a également encouragé la pratique du sport, souhaitant que sa population aie un beau corps, et la construction d’infrastructures par les Burkinabè eux-mêmes, plutôt que de faire appel à l’aide étrangère. Il a défendu une vision d’autonomie, de fierté nationale et d’unité africaine. Son modèle résistant a inspiré de nombreux peuples à travers l’Afrique.
La fin tragique d’un leader charismatique
Malheureusement, le système néocolonial en place ne pouvait tolérer l’indépendance et l’ambition de Thomas Sankara. Ses actions audacieuses et ses projets d’autosuffisance dérangeaient certains intérêts extérieurs, et il fut évincé du pouvoir et assassiné à l’âge de 37 ans.
Thomas Sankara restera un symbole de résistance et d’intégrité pour de nombreuses générations à venir. Son rêve d’une Afrique indépendante et prospère, libérée des chaînes du néocolonialisme, continue d’inspirer ceux qui luttent pour un avenir meilleur. Son héritage doit être préservé et célébré, car il nous rappelle que le pouvoir véritable réside dans le peuple et son désir de liberté et d’autonomie.
Un commentaire