Mali

Plus d’or pillé : le Mali construit sa première raffinerie nationale pour renforcer sa souveraineté

Un tournant historique pour l’économie malienne avec la construction d’une usine d’affinage d’or 100 % nationale.

Le Mali entame une nouvelle ère économique en lançant la construction de sa toute première usine d’affinage d’or. Un projet stratégique, fruit de recommandations citoyennes et d’une volonté ferme de reprendre le contrôle sur les ressources nationales. Ce chantier marque la fin d’un cycle d’exportation brute de l’or malien et amorce la montée en puissance d’un modèle basé sur la souveraineté, l’emploi local et la transformation sur place.


Un projet né de la volonté du peuple malien

La pose de la première pierre de l’usine d’affinage s’inscrit dans la continuité des Instituts nationaux de la refondation, au cours desquels les Maliens ont massivement demandé que l’or du Mali profite d’abord aux Maliens. Pour répondre à cette exigence populaire, plusieurs réformes majeures ont été mises en œuvre :

  • Audit du secteur minier
  • Nouvelle loi sur le contenu local
  • Adoption du Code minier
  • Création d’une société d’État dédiée à l’exploitation minière
  • Renégociation des contrats jugés désavantageux pour le pays

Ce projet d’envergure traduit donc une volonté politique claire de restaurer la souveraineté économique du pays sur ses ressources naturelles.


Une raffinerie stratégique pour l’or malien

La future usine d’affinage d’or aura une capacité de 200 tonnes par an. Elle sera l’unique entité habilitée à raffiner l’or extrait par toutes les sociétés minières installées au Mali. L’objectif est double : contrôler la production locale et assurer la traçabilité des exportations.

Cette centralisation permettra :

  • Une meilleure maîtrise des revenus issus de l’exploitation aurifère
  • La création de valeur ajoutée sur le territoire national
  • Une réduction des pertes économiques liées à l’exportation d’or brut
  • Un accroissement significatif de l’emploi, notamment pour la jeunesse malienne

De l’or brut à l’or raffiné : la fin du pillage

Depuis 1980, l’or malien était exporté brut vers les Émirats arabes unis, l’Afrique du Sud ou encore la Suisse. Cette méthode privait le Mali de revenus substantiels, et renforçait la dépendance vis-à-vis de puissances étrangères.

Avec la nouvelle usine, le pays rompt avec cette logique de dépendance. L’objectif est désormais de transformer sur place, conformément à l’article 25 du Code minier 2023, qui exige que toute la production soit raffinée avant exportation.


Une coopération russo-malienne renforcée

Ce projet est également le fruit d’un partenariat stratégique avec la Russie, notamment à travers la société Yadran. Au-delà du volet sécuritaire, la coopération s’étend désormais au domaine économique, avec un transfert de compétences et un accompagnement technique.

Vladimir Poutine, cité dans l’échange, souligne l’importance d’ouvrir une nouvelle phase de collaboration stratégique, allant au-delà de la sécurité pour atteindre un partenariat économique structurant.


Un futur centre régional de traitement de l’or

Le Mali produit actuellement environ 66 tonnes d’or par an, ce qui en fait l’un des plus grands producteurs du continent. L’usine d’affinage permettra non seulement de raffiner cette production, mais aussi d’accueillir l’or en provenance d’autres pays africains, positionnant le Mali comme un centre régional incontournable de transformation aurifère.

Les bénéfices attendus :

  • Modernisation du secteur minier
  • Génération massive d’emplois directs et indirects
  • Renforcement de la résilience économique
  • Meilleure intégration du secteur extractif dans l’économie nationale

Une victoire politique et économique

La création de cette usine représente l’aboutissement d’un combat ancien, celui de mettre fin au pillage des ressources naturelles et de consolider l’autonomie économique. C’est une étape capitale qui permet enfin :

  • De connaître avec précision la quantité réelle d’or produite
  • D’arrêter l’exportation d’or en l’état brut
  • De garantir que les retombées profitent au peuple malien

A Lire: Passeport de l’AES reconnu par la France : un tournant historique pour le Mali, le Niger et le Burkina Faso

Avec le lancement de cette usine d’affinage d’or nationale, le Mali franchit une étape décisive vers sa souveraineté économique. Ce projet, né d’une volonté populaire et soutenu par une coopération stratégique avec la Russie, incarne une vision d’avenir où les richesses du sous-sol malien bénéficient d’abord aux Maliens. En misant sur la transformation locale, l’emploi, et la valeur ajoutée, le pays se dote des outils nécessaires pour reprendre en main son destin économique.

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