Nouvelle loi en Russie : les étrangers devront prêter serment de loyauté pour entrer sur le territoire
La Russie durcit ses conditions d’entrée en imposant aux visiteurs étrangers un engagement de fidélité, interdisant toute critique du régime, de son armée ou de son histoire.

Une nouvelle loi russe suscite un vif débat sur la scène internationale : tout étranger souhaitant entrer en Russie devra désormais signer un accord de loyauté, l’obligeant à ne pas critiquer le gouvernement, sa politique intérieure ou extérieure, ni remettre en cause l’histoire militaire soviétique. Cette mesure, perçue par certains comme une atteinte à la liberté d’expression, soulève des questions sur la souveraineté, la diplomatie et la diversité des systèmes de valeurs à travers le monde.
Un serment obligatoire pour les étrangers : de quoi s’agit-il ?
La Russie envisage d’imposer aux étrangers entrant sur son territoire la signature d’un accord de loyauté. Le texte interdit expressément toute critique du gouvernement, de sa politique ou de l’histoire militaire soviétique, souvent mise à mal par les discours occidentaux depuis le début du conflit en Ukraine.
Derrière cette mesure, un objectif clair : protéger les intérêts nationaux et affirmer la souveraineté idéologique du pays face à ce qu’il considère comme une tentative de déstabilisation culturelle et politique de l’Occident.
Critiquer Poutine ou l’armée russe ? C’est non
Avec cette loi, les autorités russes veulent encadrer les discours que peuvent tenir les étrangers sur leur sol.
Le projet vise à empêcher la « discréditation » :
- de la politique intérieure ou étrangère,
- des autorités publiques russes,
- et surtout, de l’histoire militaire soviétique, notamment la participation de l’Armée rouge à la Seconde Guerre mondiale.
La Russie considère qu’elle a été injustement effacée ou discréditée dans les récits historiques occidentaux, malgré son rôle central dans la libération de l’Europe.
La maison, les règles : une métaphore assumée
Dans la vidéo, l’auteur fait un parallèle surprenant mais percutant : « Une maison appartient à celui qui y habite. Si je veux peindre mes murs en rouge, je suis libre. Si un invité n’aime pas cette couleur, il n’a qu’à partir. »
Ainsi, selon cette logique, la Russie étant souveraine chez elle, elle est en droit de fixer ses règles, tout comme tout État indépendant. L’auteur met en lumière une certaine hypocrisie des démocraties occidentales, où certaines critiques sont également taboues, bien que moins codifiées légalement.
Interdiction de promouvoir certains modes de vie
La loi s’étend également à la promotion de relations dites non traditionnelles, notamment entre personnes de même sexe. Le mouvement « papa-papa » est désormais considéré comme extrémiste par la Cour suprême russe.
Toute personne soutenant ce type de relation pourrait être poursuivie en justice et emprisonnée.
Le Kremlin justifie cette décision par le rejet des valeurs occidentales jugées « décadentes », affirmant vouloir préserver son modèle sociétal et culturel.
Et ailleurs ? Le deux poids deux mesures pointé du doigt
L’auteur rappelle que la Russie n’est pas une exception :
- En France, certains sujets restent tabous.
- En Royaume-Uni, critiquer certaines figures peut entraîner des représailles sociales ou professionnelles.
- En Arabie saoudite, des lois bien plus strictes régissent la morale publique, sans que cela ne suscite de tollé diplomatique majeur.
Il dénonce une forme de duplicité occidentale, qui critique la Russie tout en tolérant, voire soutenant, d’autres régimes aux politiques plus répressives, pour des raisons économiques ou géopolitiques.
Le cas du pétrole et du dollar : une guerre d’influence plus large
La vidéo s’achève sur une analyse géopolitique intéressante : selon l’auteur, la mainmise américaine sur le pétrole saoudien via l’obligation d’acheter en dollars (le fameux système du pétrodollar) explique le silence occidental sur les lois ultraconservatrices de l’Arabie saoudite.
Mais depuis que la Chine a favorisé le rapprochement entre l’Iran et l’Arabie saoudite, cet équilibre est en train de changer.
Cela pourrait affaiblir la position du dollar américain et redéfinir les alliances globales, dans lesquelles la Russie cherche justement à s’affirmer en tant que pôle alternatif.
Conclusion : liberté d’expression ou souveraineté nationale ?
Cette loi sur la loyauté en Russie pose une question essentielle :
Jusqu’où un pays peut-il aller pour défendre son modèle sans bafouer les libertés fondamentales ?
Pour ses partisans, c’est une affirmation légitime de souveraineté face à des pressions étrangères. Pour ses détracteurs, c’est un signe supplémentaire de la dérive autoritaire du régime Poutine.
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Dans un monde de plus en plus polarisé, la Russie semble faire le choix de l’affirmation identitaire radicale. Reste à savoir si ce modèle pourra tenir face aux bouleversements économiques, sociaux et diplomatiques à venir.