L’Union Européenne Veut-elle Freiner le Développement de l’Afrique ?
Un bras de fer économique sous couvert de droits de l'homme

L’Union européenne a adopté une résolution critique à l’égard d’un projet pétrolier majeur en Ouganda et en Tanzanie. Tandis que les eurodéputés mettent en avant des préoccupations environnementales et humanitaires, les dirigeants africains dénoncent un sabotage économique et une nouvelle forme de néocolonialisme. Qui profite vraiment de cette opposition ?
Un projet d’envergure pour l’Afrique de l’Est
En 2006, l’Ouganda a découvert d’importants gisements de pétrole sous son sol. Une opportunité exceptionnelle pour un pays enclavé cherchant à dynamiser son économie et améliorer le niveau de vie de sa population. Pour exploiter cette ressource, l’Ouganda s’est associé à la Tanzanie afin de construire un oléoduc de 1 500 km reliant le lac Albert à l’océan Indien. Ce projet, estimé à 3 milliards de dollars, pourrait générer jusqu’à 20 milliards de dollars de revenus et créer des milliers d’emplois.
L’intervention de l’Union européenne
Malgré les bénéfices potentiels, le Parlement européen a adopté une résolution appelant à l’abandon du projet. Les eurodéputés avancent deux arguments principaux :
- Les droits de l’homme : Environ 12 000 familles risqueraient de perdre leurs terres et leurs moyens de subsistance.
- L’environnement : L’exploitation du pétrole affecterait la faune locale, notamment les éléphants et les antilopes, et contribuerait au réchauffement climatique.
Cette ingérence européenne a immédiatement suscité la colère des autorités ougandaises et tanzaniennes, qui y voient une atteinte à leur souveraineté.
Une réaction virulente des dirigeants africains
Face à cette opposition, le vice-président du Parlement ougandais, Thomas Tayebwa, a fermement condamné la motion européenne, la qualifiant de « sabotage économique ». Selon lui, l’Union européenne cherche à freiner le développement de l’Afrique en l’empêchant de tirer profit de ses propres ressources naturelles.
D’autres figures politiques ont souligné l’hypocrisie occidentale. Les pays européens restent dépendants des combustibles fossiles et continuent d’investir massivement dans le pétrole et le gaz, mais s’opposent à l’exploitation de ces ressources par des nations africaines.
Une histoire répétitive : le néocolonialisme en action ?
L’intervention de l’Union européenne dans ce projet rappelle d’autres cas où des puissances étrangères ont tenté de contrôler l’économie africaine sous prétexte de protection de l’environnement ou des droits de l’homme. Exemple frappant :
- La Tanzanie avait lancé un projet de barrage pour fournir de l’électricité à sa population. Immédiatement, des organisations internationales ont exigé son annulation, arguant qu’il nuisait à l’écosystème.
- L’Afrique est le continent qui pollue le moins : avec seulement 3 % des émissions mondiales de CO2, alors que les 23 pays les plus riches, représentant 12 % de la population mondiale, émettent 24 % du CO2 mondial.
Une Afrique qui s’affirme face aux diktats occidentaux
De plus en plus de dirigeants africains réclament leur autonomie et refusent les ingérences extérieures. La Hongrie, citée en exemple, subit elle aussi des pressions européennes pour ses choix politiques divergents.
L’enjeu est clair : l’Afrique doit-elle toujours dépendre des décisions occidentales ? Le projet pétrolier ougandais et tanzanien est un test grandeur nature de la capacité du continent à défendre ses intérêts contre les influences étrangères.
Conclusion : une question de souveraineté et d’équité
Le projet pétrolier en Ouganda et en Tanzanie symbolise une lutte plus large pour l’indépendance économique de l’Afrique. L’Union européenne se préoccupe-t-elle sincèrement du bien-être des populations locales ou cherche-t-elle à maintenir l’Afrique dans un état de dépendance ?
Le débat est lancé. Qu’en pensez-vous ?