Le président du Kenya William Ruto propose un système nouveau pour se libérer de la dépendance au dollar américain
Au Kenya, le président William Ruto a récemment fait une déclaration courageuse et incroyable. Dans ce fameux discours, il a fait allusion aux transactions qui ont lieu entre les pays. Par exemple, le Kenya qui souhaite effectuer des transactions commerciales ou des échanges de services avec Djibouti est obligé de le faire en utilisant le dollar américain. En d’autres termes, le Kenya doit d’abord convertir sa monnaie en dollars avant de pouvoir acheter des biens ou des services de Djibouti, de l’Ouganda ou d’autres pays d’Afrique du Sud.
Dès lors, des questions se soulèvent. Pourquoi les États-Unis ou le dollar ont-ils un lien avec les transactions qui sont effectuées en Afrique ? Cela n’a aucun sens. La principale raison pour laquelle les États-Unis ont toujours été forts sur le plan monétaire, c’est parce qu’après la Deuxième Guerre mondiale, le dollar américain est devenu la devise mondiale. C’est devenu une forme d’impérialisme où de nombreux pays africains et du reste du monde sont obligés d’utiliser le dollar pour leurs transactions.
Un système alternatif au dollar américain
Le président propose donc un nouveau système appelé PAPS, le Système Panafricain de Paiement et de Règlement. Il s’agit d’une infrastructure financière avancée qui relie les banques africaines, les fournisseurs de services de paiement et d’autres acteurs financiers. Ce système permettra des paiements instantanés et sécurisés entre les pays africains, éliminant ainsi la nécessité de passer par le dollar.
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Le PAPS offre des paiements instantanés effectués par les ordonnateurs aux bénéficiaires dans leur propre devise locale, sans avoir à passer par le dollar. Cela simplifie les complexités historiques des paiements transfrontaliers en Afrique et ouvre de vastes opportunités économiques pour toutes les parties prenantes.
Il est important de noter que plusieurs banques africaines, dont la Banque du Ghana, la Banque centrale de Gambie, la Banque centrale du Liberia, la Banque de Guinée et la Banque de Sierra Leone, sont déjà implémentées dans le système PAPS.
Dans le passé, Mohammed Kadhafi avait proposé quelque chose de similaire. Il voulait que les Africains se détachent des systèmes monétaires occidentaux avec leurs pressions et leurs sanctions et utilisent une monnaie basée sur l’or, appelée le dinar. Malheureusement, il a été diabolisé et cela a conduit à la destruction de la Libye. Aujourd’hui, le peuple Lybie est comme perdu sans ce président.
L’ascension du dollar américain et ses conséquences
En outre, le dollar américain est devenu la devise mondiale après la Seconde Guerre mondiale, ce qui a établi les États-Unis comme un pays stable. Dans les années 70, le président Nixon a négocié avec l’Arabie saoudite pour que les pays qui achètent leur pétrole le fassent en dollars. Cela a donné naissance au « Pétrodollar », où la valeur du dollar est étroitement liée à celle du pétrole, maintenant le dollar a un niveau équilibré. Ensuite, le président Nixon a détaché le dollar de l’or, permettant aux États-Unis d’imprimer autant d’argent qu’ils le souhaitent, créant ainsi des problèmes d’inflation.
De nombreux pays qui ont refusé de se conformer aux demandes des États-Unis ont été sanctionnés, ce qui les empêche d’utiliser les infrastructures internationales basées sur le dollar. Cependant, des pays comme la Russie et la Chine ont développé leurs propres systèmes pour éviter ces sanctions. Les pays comme le Kenya et la Lybie étant encore des proies pour les Occidentaux.
Vers une ouverture sans frontières
Par ailleurs, le président William Ruto propose également d’éliminer les exigences de visa pour faciliter les échanges entre les pays africains et promouvoir les interactions entre les personnes et les investissements. Il souhaite ouvrir les portes et montrer aux autres présidents qu’il est temps de promouvoir l’ouverture et de sortir de la vision limitée des pays traditionnels.
Le président du Kenya court donc peut-être le même risque que Kadhafi en parlant ouvertement de ces idées et en promouvant le PAPS. Toutefois, il souhaite promouvoir l’ouverture, la facilité et les interactions entre les pays africains pour se libérer des barrières imposées par les anciennes puissances coloniales.
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