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Le Niger quitte la Francophonie, la Zambie empoisonnée par Pékin : L’Afrique dit non aux abus !

Entre rupture avec l’Organisation Internationale de la Francophonie et désastre environnemental causé par une entreprise chinoise, deux symboles puissants de la volonté africaine de reprendre sa souveraineté.

Le Niger a officiellement quitté l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), rejoignant ainsi le Mali et le Burkina Faso dans leur rupture symbolique avec l’influence française. Dans un autre registre, la Zambie fait face à une catastrophe environnementale majeure causée par une entreprise minière chinoise, empoisonnant l’eau potable de millions de personnes. Ces deux événements, bien que distincts, témoignent d’un réveil panafricain contre les formes modernes d’exploitation et de domination étrangère.


Le Niger quitte la Francophonie : un divorce avec l’héritage colonial

Une décision radicale et symbolique

Le CNSP, autorité en place au Niger, a annoncé la suspension de toute coopération avec l’OIF. Cette décision intervient après l’exclusion du Niger par l’organisation, à la suite du coup d’État militaire ayant renversé le président Mohamed Bazoum. Mais pour Niamey, cette sanction reflète surtout le diktat des intérêts français sous couvert de promotion de la langue et de la démocratie.

« L’OIF n’est plus qu’une coquille vide servant à défendre les intérêts géopolitiques de la France », dénonce le communiqué du gouvernement nigérien.


Une organisation au service d’une vision unilatérale ?

Créée officiellement en 1970, l’Organisation Internationale de la Francophonie regroupe 88 États et gouvernements, essentiellement francophones ou ayant un lien historique avec la France. Son objectif affiché : promouvoir la langue française, la diversité culturelle, la paix et la démocratie.

Mais derrière cette mission noble, de nombreuses voix africaines y voient un outil de domination soft, utilisé pour :

  • Superviser les élections africaines, sans réciprocité.
  • Influencer la diplomatie régionale.
  • Maintenir une forme de néocolonialisme linguistique.

« Aucun pays africain n’observe les élections en France. Pourquoi ce besoin constant de nous “guider” ? » s’interrogent les critiques.


Une rupture alignée avec le Mali et le Burkina Faso

Le Mali, le Burkina Faso et désormais le Niger rejettent une coopération déséquilibrée avec l’ancienne puissance coloniale. Ce retrait s’inscrit dans une dynamique plus large de réappropriation culturelle et politique. Les trois pays ont même quitté la CEDEAO pour former une Alliance des États du Sahel (AES) plus indépendante.

Par ailleurs, le Niger a adopté un nouvel hymne national, remplaçant « La Nigérienne » — composé par des Français après l’indépendance — par un chant enraciné dans l’identité nigérienne. Un geste fort qui souligne la volonté de décoloniser l’imaginaire aussi bien que les institutions.


Zambie : une rivière contaminée par une entreprise chinoise

Une catastrophe environnementale majeure

En Zambie, une fuite massive d’acide sulfurique provenant d’une mine de cuivre exploitée par des Chinois a empoisonné une rivière vitale, affectant près de 5 millions d’habitants. Le déversement a tué la faune aquatique, rendu l’eau impropre à la consommation et mis à mal l’économie locale basée sur la pêche et l’agriculture.

« La rivière est morte », témoignent les habitants de la région de Chambishi.

Les autorités zambiennes ont reconnu une crise écologique sans précédent. Le président Hakainde Hichilema a mobilisé l’armée pour tenter de neutraliser la pollution en déversant de la chaux vive dans les eaux, afin de stabiliser le pH et réduire l’acidité. Mais les experts sont formels : les dégâts sont probablement irréversibles.


Les limites d’un partenariat déséquilibré avec la Chine

La Zambie est l’un des pays africains les plus endettés vis-à-vis de la Chine, avec près de 6 milliards de dollars contractés en à peine deux ans. En retour, Pékin exploite massivement les ressources naturelles du pays : cuivre, cobalt, manganèse, etc.

Mais cette relation asymétrique révèle son vrai visage quand les règles de sécurité environnementales sont ignorées, au nom de la rentabilité.

« Quand une entreprise étrangère n’a aucun attachement au sol qu’elle exploite, elle agit sans considération pour les habitants », déplorent les ONG locales.

Et ce n’est pas un cas isolé : des accidents similaires ont été signalés en RDC, au Zimbabwe, au Ghana, tous causés par des exploitations minières chinoises.


Pourquoi les pays africains peinent à coopérer entre eux ?

L’incapacité à créer une économie panafricaine solidaire pousse les États à se tourner vers des puissances étrangères, souvent au détriment de leur souveraineté et de leur environnement. Pourtant, une coopération régionale autour des ressources naturelles permettrait :

  • De fixer des normes environnementales communes.
  • De valoriser les ressources pour les Africains.
  • D’éviter les désastres causés par des multinationales peu scrupuleuses.

Langue, culture, ressources : la reconquête du narratif africain

La rupture avec l’OIF comme la dénonciation des abus chinois en Zambie illustrent une volonté croissante de réappropriation africaine. Qu’il s’agisse de langue, de symboles nationaux, ou de contrôle des ressources, les peuples africains se réveillent face aux injustices héritées du colonialisme ou perpétuées par un capitalisme sans âme.


Conclusion : Une Afrique en mutation, entre rupture et reconstruction

Le Niger a posé un acte fort : rompre avec une institution qui perpétue un héritage colonial au nom de la langue et de la démocratie. En parallèle, la Zambie subit les conséquences d’une dépendance toxique vis-à-vis de la Chine. Ces deux réalités, bien que différentes, pointent vers la même exigence : reprendre le contrôle du présent et du futur africain.

A Lire: Le Mali abandonne le français comme langue officielle, une décision audacieuse vers l’authenticité culturelle

L’Afrique n’a pas besoin de tutelle, mais de coopération équitable, de confiance mutuelle et surtout, d’unité entre les nations africaines pour protéger leurs terres, leurs langues et leur dignité.

Report

Plongez-vous dans un univers captivant où chaque texte est une fenêtre ouverte sur des sujets variés, allant de la géopolitique africaine aux questions de vie et de la société africaines et autres. Zack Mwekassa: Le Guérier Noir, Votre Frère.

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