L’Algérie face à la crise migratoire : des Noirs sub-sahariens abandonnés dans le désert
Une politique migratoire radicale qui soulève des questions humanitaires et morales.

Des milliers de migrants subsahariens sont abandonnés dans le désert algérien, contraints de survivre dans des conditions extrêmement hostiles. L’Algérie, accusée de refoulement massif, serait engagée dans une coopération non déclarée avec l’Union européenne pour freiner l’immigration clandestine. Cette situation tragique met en lumière les failles de la gouvernance en Afrique et les paradoxes d’une jeunesse en quête d’avenir.
Une pratique brutale de refoulement massif
Selon plusieurs témoignages, l’Algérie pratiquerait des expulsions de migrants subsahariens vers des zones désertiques proches de la frontière avec le Niger. Jusqu’à 4000 personnes auraient été ainsi abandonnées dans la région d’Asamaka, un point de passage où les migrants n’ont d’autre choix que de marcher pendant des heures sous des températures extrêmes. L’absence d’eau, de nourriture et de soutien logistique transforme ce désert en véritable tombeau pour ceux qui n’y survivent pas.
Une coopération officieuse avec l’Union européenne
Derrière ces actions se cache un accord bilatéral non officiel entre l’Algérie et l’Union européenne, scellé en 2015. L’objectif ? Décourager les candidats à l’exil en traitant le problème à la source. En clair, empêcher les migrants d’atteindre l’Europe en les neutralisant dès le sol africain. Cette stratégie, bien que réaliste sur le plan politique, pose désormais une grave question éthique.
L’exode des subsahariens : un mal profond
Mais pourquoi ces migrants prennent-ils le risque de traverser l’Afrique et le désert ? Les causes sont multiples : républiques bananières, pauvreté chronique, chômage massif, absence d’opportunités, image fantasmée de l’Occident. Des milliers de jeunes africains, diplômés ou non, n’ont d’autre choix que l’exil pour espérer une vie meilleure.
L’un des drames est que certains vendent tout pour financer ce voyage, allant jusqu’à dépenser des sommes colossales – entre 3000 et 7000 euros – pour atteindre une Europe qui ne leur garantit rien. Or, cet argent pourrait servir à lancer une activité locale, un commerce, ou investir dans leur pays, à condition que les conditions soient réunies.
Un mépris structurel et tribal à combattre
En parallèle de la question migratoire, se pose celle de l’appartenance et de la démocratie en Afrique. Le soutien tribal à des dirigeants incompétents, les liens familiaux avec des responsables politiques, ou encore la peur de perdre de maigres privilèges entretiennent le statu quo. Les jeunes africains sont les premières victimes de ces régimes incapables de créer une vision commune.
Et au Mali, une autre crise
Pendant que l’Algérie est pointée du doigt, le Mali s’enfonce dans une crise politique. La dissolution des partis politiques, la suspension des activités démocratiques, et l’emprise militaire sur les institutions inquiètent. Pourtant, certains justifient ces mesures comme nécessaires à la reconstruction du pays. Le risque ? Que cette suspension se transforme en autoritarisme durable.
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Conclusion : L’Afrique entre exil, survie et renaissance avortée
La situation en Algérie, comme celle du Mali, illustre une Afrique prise entre l’échec de ses dirigeants et le désarroi de ses peuples. L’urgence n’est pas seulement de condamner les refoulements ou les dissolutions, mais de repenser les modèles politiques, économiques et sociaux africains. Si les Africains fuient, c’est qu’ils ont perdu foi en leur propre avenir. Il est temps de restaurer cet espoir.