Par Zack

L’AES a-t-elle précipité la chute d’Air France ? Qatar Airways au centre d’un rachat stratégique

Entre tensions géopolitiques, sanctions diplomatiques et recomposition des alliances, la vente d'Air France à Qatar Airways pourrait symboliser la fin d'une époque pour la présence française en Afrique.

Le possible rachat d’Air France par Qatar Airways, estimé à 12 milliards d’euros, alimente les spéculations et ravive les tensions entre la France et les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES). À travers cet événement, c’est tout un équilibre géopolitique qui bascule : la rupture entre Paris et le Sahel aurait-elle entraîné la chute du fleuron aérien français ? Cet article décrypte les causes, les conséquences et les implications de ce bouleversement historique.


Un rachat choc : Air France dans les serres du faucon qatari

Selon plusieurs sources non encore officiellement confirmées, Qatar Airways serait sur le point de finaliser le rachat d’Air France pour une somme estimée à 12 milliards d’euros. Baptisée « Opération Mirage », cette transaction marquerait un tournant historique pour l’aviation française.

Ce rachat s’inscrit dans un contexte de perte d’influence économique et diplomatique de la France dans plusieurs pays africains, notamment ceux de l’AES – le Mali, le Burkina Faso et le Niger – qui ont récemment rompu leurs partenariats sécuritaires avec Paris.


Air France et l’Afrique : d’une présence dominante à un exil contraint

Pendant des décennies, Air France a été un acteur majeur du transport aérien entre la France et l’Afrique de l’Ouest. Mais depuis l’émergence de l’AES, la compagnie fait face à un boycott de fait. Officiellement, elle a suspendu ses vols vers plusieurs capitales sahéliennes pour raisons de sécurité. Officieusement, c’est la rupture diplomatique avec les nouveaux régimes militaires qui a précipité son retrait.

Face à ce vide, des compagnies africaines comme Air Sénégal ou Air Côte d’Ivoire ont comblé les liaisons, prouvant que l’Afrique pouvait fonctionner sans Air France. Cette perte de marché, combinée à une image ternie, a considérablement fragilisé la compagnie.


Macron et l’Afrique : quand les mots aggravent les fractures

L’un des tournants majeurs de cette crise fut le discours controversé du président Emmanuel Macron, dans lequel il déclarait :

« L’ingratitude est une maladie non transmissible à l’homme. »

Cette phrase, visant les gouvernements africains, a été perçue comme humiliante et condescendante, insinuant que les Africains ne seraient pas humains. Une sortie diplomatique désastreuse, qui a attisé les tensions et accéléré le rejet de la France dans ces pays.

La réaction ne s’est pas fait attendre : ambassadeurs déclarés persona non grata, bases militaires fermées, visas restreints, artistes africains interdits d’entrée… et enfin, Air France mise à l’écart.


L’AES : vers une indépendance sécuritaire et logistique

Face à ce désengagement français, les pays de l’AES ont renforcé leur coopération. Le 28 mars 2025, une opération conjointe menée entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger a permis l’interception de terroristes grâce à un partage avancé de renseignements, démontrant l’efficacité d’une coordination régionale autonome.

Ce nouveau modèle de défense repose sur trois piliers :

  1. L’intégration du renseignement : échange d’informations en temps réel.
  2. La neutralisation ciblée : usage de drones pour des frappes précises.
  3. L’union stratégique : mutualisation des moyens humains et logistiques.

La création d’un Interpol sahélien, voire d’une agence régionale du renseignement, est désormais une perspective crédible, marquant une avancée historique vers la souveraineté sécuritaire africaine.


Air France et le « blanchiment d’image » : un rachat pour mieux revenir ?

Pour certains analystes, ce rachat par Qatar Airways pourrait être un moyen stratégique de relancer Air France sous une nouvelle bannière, afin de reconquérir les marchés africains perdus.

Comme on repeint une boîte de nuit pour faire oublier son passé sulfureux, la vente d’Air France serait un lifting diplomatique. Derrière le logo qatari, une présence française pourrait discrètement perdurer, mais avec un nom plus acceptable pour les gouvernements africains.


Une nouvelle ère pour le ciel africain ?

Ce bouleversement pourrait marquer la fin du monopole aérien européen en Afrique. Les compagnies nationales africaines montent en puissance, les alliances régionales se solidifient, et des partenariats Sud-Sud – comme celui entre l’AES et la Russie ou la Chine – se développent à grande vitesse.

La conséquence ? Une redistribution des cartes économiques : moins de dépendance à l’Europe, plus d’autonomie dans les choix politiques et économiques. La France, qui pensait être indispensable, découvre qu’elle peut être remplacée.

A Lire : ALGERIE : LA FRANCE VA-T-ELLE PAYER CHER SES ESSAIS NUCLÉAIRES ?


Conclusion : Air France, miroir brisé d’une puissance déclinante

La crise entre la France et l’AES n’est pas qu’une affaire de diplomatie, c’est le reflet d’un monde en mutation. Le possible rachat d’Air France par Qatar Airways symbolise une bascule : celle d’une Afrique qui prend conscience de sa force, qui rompt les chaînes du paternalisme et réinvente ses propres alliances.

Si l’ingratitude est un mal, alors peut-être que le mépris en est un pire. Et dans ce jeu d’influences, ce n’est pas celui qui quitte la table le plus dignement qui gagne… mais celui qui reconstruit un monde à son image.

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Plongez-vous dans un univers captivant où chaque texte est une fenêtre ouverte sur des sujets variés, allant de la géopolitique africaine aux questions de vie et de la société africaines et autres. Zack Mwekassa: Le Guérier Noir, Votre Frère.

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