Afrique

ALGERIE : LA FRANCE VA-T-ELLE PAYER CHER SES ESSAIS NUCLÉAIRES ?

L'Algérie exige la restitution des déchets nucléaires laissés par la France lors des essais atomiques dans le Sahara entre 1960 et 1966.

La France a réalisé 17 essais nucléaires dans le Sahara algérien entre 1960 et 1966, provoquant des conséquences environnementales et sanitaires majeures. Aujourd’hui, l’Algérie exige la restitution des déchets radioactifs et la transmission des cartes précises des zones touchées. Ce dossier réveille les tensions historiques entre Paris et Alger, dans un contexte géopolitique déjà complexe.


Un passé radioactif encombrant pour la France

Le 13 février 1960, la France procède à son premier essai nucléaire dans le Sahara algérien, marquant ainsi son entrée dans le club des puissances atomiques. Ce premier test, baptisé « Gerboise Bleue », sera suivi de 16 autres explosions, jusqu’à 1966, soit quatre ans après l’indépendance de l’Algérie.

Ces essais ont laissé des traces profondes, aussi bien sur le plan environnemental que sanitaire. Des résidus radioactifs subsistent toujours dans le désert, avec des conséquences dramatiques pour les populations locales. De nombreux Algériens souffrent encore aujourd’hui de maladies liées aux radiations, tandis que les zones contaminées restent inaccessibles.

Les demandes de l’Algérie : nettoyage et transparence

Le gouvernement algérien exige aujourd’hui que la France prenne ses responsabilités. Deux revendications principales sont formulées :

  • Le rapatriement des déchets nucléaires laissés sur place.
  • La communication des cartes précises des sites d’essais, afin de permettre une décontamination efficace.

Jusqu’à présent, la France n’a pas fourni l’intégralité des données permettant d’identifier ces zones, compliquant ainsi les opérations de nettoyage et de protection des populations locales.

Un contentieux franco-algérien toujours vif

Les essais nucléaires ne sont qu’un des nombreux contentieux entre la France et l’Algérie. Les relations entre les deux pays restent complexes et émaillées de tensions, nourries par un passé colonial douloureux et des désaccords géopolitiques récents.

Parmi les points de friction récents :

  • Les déclarations d’Emmanuel Macron sur la « rente mémorielle » de l’Algérie, perçues comme condescendantes.
  • Le soutien de la France au Maroc dans le conflit du Sahara occidental, en opposition à la position algérienne.
  • Les questions des droits de l’homme et des arrestations de journalistes en Algérie, sur lesquelles Paris se montre critique.

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Quel avenir pour ce dossier ?

L’Algérie réclame justice et réparation, mais la France semble hésiter à assumer pleinement ses responsabilités. Dans un contexte international où les revendications post-coloniales prennent de l’ampleur, ce dossier pourrait à terme entraîner des conséquences diplomatiques majeures.

Paris cédera-t-il à la pression algérienne ou tentera-t-il d’esquiver une responsabilité historique ? Une chose est sûre : le débat est loin d’être clos.

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