La France accusée de préparer une agression contre le Niger
Le régime militaire qui a pris le pouvoir au Niger après le coup d’État du 26 juillet a récemment accusé la France de préparer une agression contre le pays. Cette accusation a suscité de vives tensions diplomatiques entre les deux nations et a attiré l’attention de la communauté internationale.
Tensions croissantes : Accusations de déploiement militaire français en Afrique de l’Ouest
Selon les déclarations du Colonel Amadou Abdramane, membre du régime militaire nigérien, la France aurait déployé des forces dans plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest, dans le cadre de préparatifs pour une éventuelle agression contre le Niger.
Le président français, Emmanuel Macron, a réitéré lors d’une conférence de presse à l’issue du sommet du G20 en Inde que la France ne redéployera quoi que ce soit que sous la demande du président Bazoum, légitimement élu. « Nous le condamnons, nous appelons à la libération du président Bazoum et au rétablissement de l’ordre constitutionnel, et nous ne reconnaissons pas la légitimité des déclarations des putschistes, puisque le président Bazoum n’a pas renoncé au pouvoir. Et donc, si nous redéployons quoi que ce soit, je ne le ferais qu’à la demande du président Bazoum et en coordination avec lui, pas avec des fonctionnaires qui aujourd’hui prennent un président en otage ». Tels sont les propos du président Français.
Selon les informations divulguées par le régime nigérien, des avions militaires, des hélicoptères, des véhicules blindés, et même des troupes françaises auraient été déployés dans des pays de la région, notamment en Côte d’Ivoire et au Bénin. De manière plus précise, deux aéronefs transports militaires type A400M et un 2328 étaient en Cote d’Ivoire et deux hélicoptère multi rôle type Super Puma ainsi qu’une quarantaine de véhicules blindés au Bénin.
Aussi, les généraux au pouvoir font état d’une centaine de rotations d’avions militaires qui contenant d’importantes quantités d’équipements de guerre. Ces déploiements auraient commencé dès le mois de septembre, ce qui a renforcé les soupçons du Niger quant aux intentions de la France.
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L’implication de la CEDEAO
La CEDEAO, l’organisation communautaire ouest-africaine, fait également partie de cette histoire. Le régime militaire nigérien prétend que la France envisage une agression en collaboration avec la CEDEAO. Cependant, la France n’a pas reconnu la légitimité du régime militaire du général Tchiani, à la tête du coup d’État, et insiste sur sa volonté de soutenir la démocratie et l’ordre constitutionnel.
Les relations complexes entre la France et ses anciennes colonies en Afrique de l’Ouest mises en évidence
Ce conflit diplomatique soulève des questions complexes concernant les relations entre la France et ses anciennes colonies en Afrique de l’Ouest. Le Niger est un partenaire stratégique de la France, notamment dans la lutte contre le terrorisme djihadiste. La présence de 1500 militaires français dans le pays en témoigne. Cependant, ces développements récents mettent en évidence des frictions et des préoccupations majeures concernant la stabilité politique de la région.
Il convient également de noter que cette crise diplomatique survient dans un contexte où le Niger est déjà confronté à des défis majeurs, notamment sur le plan de la sécurité, de la gouvernance et du développement.
L’accusation portée par le régime militaire nigérien contre la France met en lumière les enjeux géopolitiques complexes qui sous-tendent les relations entre l’ancienne puissance coloniale et ses anciennes colonies en Afrique. La France insiste sur son engagement en faveur de la démocratie et de l’ordre constitutionnel, tandis que le Niger craint une menace potentielle pour sa stabilité. Cette situation demeure fluide et continue d’évoluer, avec des conséquences potentiellement significatives pour la région.
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Uranium et priorités géopolitiques : Les dessous de l’engagement français en faveur de la libération de Bazoum au Niger
Toutefois, il convient de se demander pourquoi la France s’implique autant pour la libération de Bazoum. Les propos de Macron nous donne un indice. Il dit: « C‘est un coup d’Etat contre un président démocratiquement élu qui a mené des réformes courageuses sur les plans pour son pays, qui clarifie à peu près tous les domaines et qui est engagé sur tout l’agenda international qui est le nôtre et celui des Nations Unies ».
En effet, cette cohérence avec les priorités françaises constitue la principale raison de l’engagement de la France en faveur de ce président. La principale priorité étant l’Uranium que la France tire du Niger. Macron avait également déclaré que tous ceux qui oseront toucher les intérêts de la France au Niger subiront les conséquences
La question de savoir si la France prépare effectivement une agression contre le Niger reste au centre des débats, mais il est clair que cette accusation a des répercussions importantes sur les relations bilatérales et la stabilité politique de la région. Les prochaines semaines seront cruciales pour déterminer l’issue de cette crise diplomatique et son impact sur l’avenir du Niger et de ses relations avec la France.