Philippines

Rodrigo Duterte Arrêté : Une Décision Controversée de la CPI : Une arrestation qui divise l’opinion internationale

L'ex-président des Philippines interpellé pour crimes contre l'humanité : Justice ou manipulation politique ?

L’ancien président des Philippines, Rodrigo Duterte, a été arrêté le 11 mars 2025 à son atterrissage à l’aéroport de Manille, suite à un mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI). Accusé de crimes contre l’humanité, notamment pour sa guerre meurtrière contre la drogue, Duterte fait face à des charges graves. Mais cette arrestation suscite de vives réactions : certains y voient une avancée en matière de justice internationale, tandis que d’autres dénoncent une action biaisée et ciblée de la CPI.

Retour sur la politique répressive de Duterte

Arrivé au pouvoir en 2016, Rodrigo Duterte a lancé une guerre sans merci contre le trafic de drogue, affirmant que ce fléau était à l’origine de l’insécurité et de la corruption dans le pays. Cette politique radicale a conduit à la mort de plusieurs milliers de personnes, souvent sans procès, abattues par les forces de l’ordre ou des milices soutenues par le gouvernement.

Les critiques de Duterte affirment que ces exécutions extrajudiciaires ont violé les droits humains fondamentaux et que de nombreux innocents ont été pris pour cible. De son côté, Duterte s’est toujours défendu en affirmant qu’il s’agissait d’une nécessité pour restaurer l’ordre et la sécurité dans un pays miné par le crime.

Un mandat d’arrêt controversé

La Cour pénale internationale a ouvert une enquête sur Duterte depuis 2018, alors même que ce dernier avait annoncé le retrait des Philippines de la CPI. Cependant, la cour considère que les crimes imputés à Duterte ont été commis alors que le pays était encore membre, ce qui lui donne compétence pour poursuivre l’affaire.

Les partisans de Duterte accusent la CPI d’agir de manière sélective, en ciblant principalement des dirigeants de pays en développement, notamment en Afrique et en Asie, tandis que les grandes puissances occidentales restent épargnées malgré des interventions militaires controversées.

L’implication du gouvernement actuel

Un fait troublant est que l’arrestation de Duterte a été facilitée par son successeur, Ferdinand « Bongbong » Marcos Jr., fils de l’ex-dictateur Ferdinand Marcos. Ce dernier a livré Duterte à la CPI, alors que les Philippines ne font plus partie de la juridiction de la Cour depuis 2019. Cette action est perçue par certains comme un règlement de comptes politique, Marcos Jr. cherchant à se débarrasser d’un prédécesseur encombrant et à s’attirer les faveurs de la communauté internationale.

Deux poids, deux mesures ?

L’arrestation de Duterte réactive le débat sur l’impartialité de la CPI. De nombreux observateurs rappellent que des leaders occidentaux impliqués dans des interventions militaires aux conséquences dramatiques, comme Tony Blair pour la guerre en Irak ou les dirigeants américains pour leurs opérations en Afghanistan, n’ont jamais été inquiétés.

Le Zimbabwe, sous l’ère Robert Mugabe, avait refusé de reconnaître la CPI, affirmant que cette cour était un outil politique des puissances occidentales. Cette perception est renforcée par le fait que la grande majorité des dirigeants jugés par la CPI sont des Africains ou des Asiatiques, alors que les crimes de guerre commis par des nations plus influentes restent largement impunis.

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Conclusion : Une justice à géométrie variable ?

L’arrestation de Rodrigo Duterte pose une question fondamentale : la justice internationale est-elle impartiale ou instrumentalisée ? Si l’ex-président philippin a bien mené une politique brutale contre la drogue, sa comparution devant la CPI met en lumière un problème récurrent : les nations puissantes semblent être exemptes de poursuites, tandis que les pays en développement subissent une justice plus intrusive et ciblée.

Derriere cette arrestation, se cache peut-être un jeu politique plus large, où l’image et l’influence des nations sur l’échiquier mondial jouent un rôle majeur. Duterte doit-il payer pour ses actes ou est-il un nouveau symbole d’une justice à géométrie variable ?

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Plongez-vous dans un univers captivant où chaque texte est une fenêtre ouverte sur des sujets variés, allant de la géopolitique africaine aux questions de vie et de la société africaines et autres. Zack Mwekassa: Le Guérier Noir, Votre Frère.

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