Retrait de l’ONU au Mali : Un pas vers l’indépendance ou un risque pour la sécurité ?
Le gouvernement du Mali a récemment pris une décision controversée en demandant le retrait immédiat de la MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali). Cette annonce a été faite après une présence de dix ans de la mission de maintien de la paix dans le pays.
Le vote du Conseil de sécurité de l’ONU, intervenu deux semaines après que le ministre des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop, a qualifié la mission de l’ONU d’échec, a conduit à la résolution unanime mettant fin à la présence de la MINUSMA dans le pays. Cette mission avait été déployée en 2013 pour lutter contre la prise de pouvoir par les djihadistes.
Un rappel historique : les tirailleurs africains sacrifiés pendant la Seconde Guerre mondiale
La demande de retrait de la MINUSMA s’inscrit dans un contexte où le Mali a également demandé le départ des militaires français, créant ainsi des tensions avec les pays africains de la région. La France, rappelant son sacrifice pour la cause africaine, avait exprimé son désaccord face à cette demande. Mais le Mali de son coté, a aussi rappelé à la France le sacrifice des Africains qui ont combattu à leur cotés pendant la deuxième guerre mondiale, même s’ils ont été bafoués à la fin.
En effet, pendant la seconde guerre mondiale, des tirailleurs sénégalais et bien d’autres ressortissants de divers pays africains ont été recrutés au sein de l’armée française avec pour rôle de le maintien de l’ordre dans les colonies françaises. Cependant les tirailleurs ont participé à toutes les campagnes coloniales de la France. Beaucoup y ont perdu leurs vies dans les guerres, d’autres ont été fusillés juste après sans bénéficier de leurs récompenses.
Le Mali affirme sa volonté d’assurer sa propre sécurité malgré les inquiétudes
L’ambassadeur américain regrette la décision du Mali et s’inquiète des possibles conséquences sur la sécurité du pays. Cependant, le Mali réplique en affirmant sa maturité et sa capacité à assurer sa propre sécurité. Cette volonté d’indépendance fait écho à d’autres pays africains qui ont déjà demandé le retrait de forces étrangères présentes sur leur sol.
Notons que le Mali a déjà fait face à de nombreuses difficultés, y compris des tentatives pour asphyxier son économie à travers la CEDEAO et des problèmes de rébellion. Cependant, le peuple malien a démontré sa résilience et son unité dans ces moments difficiles.
Par ailleurs, le gouvernement malien a tenu bon dans sa décision, affirmant que le peuple malien était capable de prendre en charge sa propre destinée et de se protéger. Cette position a été soutenue par certains Africains qui ont vu dans cette démarche une volonté de reprendre le contrôle de leur pays.
Controverse autour de la présence prolongée de la MINUSMA
La présence prolongée des forces de l’ONU au Mali rappelle celle en République démocratique du Congo (RDC), un pays riche en ressources naturelles mais déchiré par des conflits et des interventions étrangères. Malgré un budget considérable, elles n’ont pas réussi à éradiquer les groupes rebelles. Toutefois elles se faisaient de l’argent à travers les activités illicites qu’elles menaient dans le pays.
La présence de la MINUSMA dans le pays est donc source de controverse, car certains estiment qu’elle n’a pas réussi à enrayer la menace terroriste. D’autres voix accusent la mission onusienne d’avoir été inefficace et de profiter financièrement de sa présence dans la région.
Cependant, les critiques du retrait de la MINUSMA soulignent les risques que cela pourrait poser en matière de sécurité, car les groupes terroristes pourraient profiter de l’absence de la mission onusienne pour regagner en force et menacer la population malienne.
Le Mali cherche à reprendre en main son avenir en se débarrassant de l’influence étrangère et en ayant de nouveaux partenaires
Cette décision du Mali de se tourner vers de nouveaux partenaires, notamment la Russie, suscite également des interrogations sur les répercussions géopolitiques dans la région et sur les intérêts des différentes puissances étrangères.
Dans l’ensemble, cette demande de retrait de la MINUSMA marque un tournant important pour le Mali, qui cherche à reprendre en main son avenir et à s’affranchir de l’influence étrangère. Cette décision est saluée par certains comme un acte de courage et d’indépendance, tandis que d’autres la voient avec inquiétude en raison des défis sécuritaires qui persistent dans la région. L’avenir du Mali reste donc incertain, et seule l’histoire nous dira si cette décision était la bonne.
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