Mamadi Doumbouya aux Nations Unies : Démocratie, Souveraineté et Coup d’État – Le Cri de la Guinée face à l’Occident
Un discours historique contre l’hypocrisie occidentale et pour une gouvernance africaine souveraine.

Le président Mamadi Doumbouya a marqué les esprits avec un discours percutant aux Nations Unies, où il dénonce l’ingérence étrangère, l’hypocrisie sur la démocratie et l’exploitation des ressources africaines. Face aux critiques sur les coups d’État en Afrique de l’Ouest, il répond avec fermeté : la démocratie imposée ne marche pas chez nous. Retour sur une intervention choc, symbole d’une Afrique qui veut reprendre son destin en main.
Un discours franc, sans détour
Face à l’assemblée des Nations Unies, Mamadi Doumbouya, président de transition de la Guinée, a pris la parole avec la même intensité qu’un Patrice Lumumba à son époque. Il n’a pas mâché ses mots. Il a dénoncé les coups d’État médiatisés tout en interrogeant leur origine : pourquoi les peuples se soulèvent-ils ?
Sa réponse est simple : quand les richesses sont accaparées par une élite, que les hôpitaux manquent de couveuses, que les villages vivent sans électricité ni routes, le peuple finit par se lever. Doumbouya affirme que ce n’est pas par goût du pouvoir que les militaires interviennent, mais par devoir envers les aspirations profondes du peuple.
Une démocratie imposée, mal adaptée
Doumbouya remet en question le modèle de démocratie occidentale, imposé à l’Afrique depuis le sommet de la Baule. Pour lui, cette démocratie est étrangère aux réalités africaines, mal adaptée à son environnement, ses coutumes et ses systèmes autochtones. Il déclare clairement : « la greffe n’a pas pris ».
Il prend pour exemple la Libye de Kadhafi, non démocratique mais prospère, pour démontrer que la démocratie n’est pas le seul modèle efficace. En Afrique, dit-il, les élections sont souvent truquées, et les gouvernements dits démocratiques se soumettent à des injonctions étrangères, privilégiant les intérêts de l’Occident au détriment des peuples.
L’exploitation moderne par les « démocrates »
Selon Doumbouya, la démocratie occidentale est devenue un outil de domination moderne. Les grandes puissances qui en font la promotion imposent des contrats léonins, dans lesquels l’Afrique perd tout pendant que l’autre partie récolte tous les bénéfices.
Il critique ouvertement ces accords inégaux qui poussent les élites africaines à brader les ressources nationales, contre des certificats de « bons démocrates », délivrés selon leur docilité. Cette pratique, dit-il, prolonge le colonialisme sous un autre nom : la diplomatie économique.
La CÉDÉAO, complice ou acteur utile ?
Dans une autre pique, Doumbouya appelle la CÉDÉAO à cesser de se mêler de politique, rappelant que son rôle est économique, pas militaire ni idéologique. Il souligne que le Sahel traverse une crise profonde, et que seule une approche diplomatique africaine, sans ingérence extérieure, peut permettre une issue pacifique.
Il insiste sur la nécessité de parler entre Africains, de libérer le potentiel diplomatique du continent, et surtout, de cesser de réprimer ceux qui tentent une voie alternative.
Une Afrique jeune, libre de choisir
Le président guinéen rappelle que la jeunesse africaine actuelle n’a pas connu la guerre froide, ni les conflits idéologiques Est-Ouest. Il juge insultant que l’on tente encore de catégoriser les pays africains comme pro-Russes, pro-Américains, ou pro-Chinois.
Pour lui, les Africains d’aujourd’hui ne sont ni pro, ni anti, ils sont pro-Afrique. Ils veulent choisir librement leurs partenaires, sans pression, ni chantage diplomatique.
Repenser le système international
Doumbouya remet en cause les structures héritées de la Seconde Guerre mondiale, conçues à une époque où les États africains n’existaient pas encore. Il appelle à un renouvellement du cadre mondial, dans lequel l’Afrique pourrait choisir sa voie, comme cela a été permis aux pays d’Asie.
Il déclare : « Laissez-nous gérer notre parc », une métaphore forte pour revendiquer l’autodétermination et le droit de gouverner selon nos propres règles.
La discipline militaire comme levier de transformation
Doumbouya n’élude pas le sujet sensible du rôle des militaires au pouvoir. Il reconnaît que beaucoup de civils manquent de discipline, que les élites sont souvent corrompues, et que les militaires ont su imposer un cadre plus rigoureux et plus efficace.
Il invite à regarder les résultats concrets dans les pays actuellement dirigés par des militaires, et pose la question du modèle de gouvernance africain futur : faut-il persister dans une démocratie inadaptée, ou inventer un modèle hybride, endogène et fonctionnel ?
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Conclusion : vers une nouvelle ère africaine ?
Le discours de Mamadi Doumbouya a bousculé les codes. Il a osé dire ce que beaucoup pensent tout bas. Il a dénoncé l’hypocrisie, l’exploitation, et la soumission déguisée à travers la démocratie occidentale.
Mais surtout, il a appelé à l’éveil, à la responsabilité des peuples africains, à la fin des influences étrangères et à la construction d’une Afrique souveraine, disciplinée et moderne. L’Histoire nous dira si cette voix, comme celle de Lumumba, sera réduite au silence… ou entendue par toute une génération.