Les États-Unis vont-ils quitter l’ONU ? Un tournant historique aux conséquences majeures
Un projet de loi américain menace l’avenir des Nations Unies

Un sénateur américain a récemment introduit un projet de loi visant à retirer complètement les États-Unis de l’ONU. Ce potentiel départ, s’il venait à se concrétiser, remettrait en question le financement et l’influence de l’organisation mondiale. Quels sont les motifs derrière cette décision ? Quelles conséquences pour l’ordre international ? Décryptage d’un sujet brûlant.
Pourquoi les États-Unis veulent-ils quitter l’ONU ?
L’idée d’un retrait des États-Unis de l’Organisation des Nations Unies (ONU) n’est pas nouvelle. Elle est principalement soutenue par les milieux conservateurs américains qui considèrent que l’organisation ne sert plus les intérêts américains et agit même contre eux.
1. Une plateforme devenue hostile aux intérêts américains et israéliens
Selon certains législateurs américains, l’ONU est devenue une tribune internationale servant à attaquer les États-Unis et Israël. Ils critiquent notamment :
- Les résolutions de l’ONU condamnant les actions israéliennes en Palestine.
- L’incapacité de l’organisation à soutenir pleinement la politique étrangère américaine.
- L’influence grandissante des pays non alignés sur la politique américaine.
En clair, l’ONU n’est plus perçue comme un outil diplomatique servant Washington, mais plutôt comme une entité contestant ses décisions sur la scène internationale.
2. Corruption et inefficacité : des critiques récurrentes
Une autre raison avancée pour ce retrait est la corruption et l’inefficacité présumées des Nations Unies. Plusieurs scandales ont entaché l’image de l’organisation, notamment dans ses agences comme :
- L’Organisation mondiale de la santé (OMS), critiquée pour sa gestion de crises sanitaires.
- Le Programme alimentaire mondial (PAM), pointé du doigt pour des détournements de fonds.
- L’UNICEF, parfois accusé d’une gestion bureaucratique inefficace.
Les États-Unis estiment que leur contribution financière massive (environ 16 milliards de dollars par an) est gaspillée dans des institutions qui ne fonctionnent plus de manière optimale.
3. La doctrine « America First » et le rejet du multilatéralisme
Ce projet s’inscrit dans la doctrine nationaliste « America First », qui vise à réduire les engagements internationaux des États-Unis pour privilégier les intérêts nationaux.
Dans cette logique, quitter l’ONU permettrait aux États-Unis de :
- Gérer leurs alliances sans être limités par des décisions internationales.
- Réduire leurs dépenses en abandonnant les contributions financières à l’ONU.
- Se concentrer sur des accords bilatéraux plus directs avec des pays alliés.
Mais un tel retrait serait-il réellement bénéfique pour les États-Unis et le monde ?
Les conséquences d’un retrait américain de l’ONU
Si les États-Unis quittent l’ONU, les répercussions seraient immenses, à la fois pour l’organisation et pour la stabilité mondiale.
1. Un séisme financier pour l’ONU
Les États-Unis sont le principal contributeur au budget de l’ONU, finançant :
- 22 % du budget ordinaire.
- Plus de 28 % du budget des opérations de maintien de la paix.
Le retrait américain signifierait une réduction drastique des ressources pour des agences clés comme l’OMS, l’UNICEF et le Haut-Commissariat aux Réfugiés (HCR).
→ Sans ces financements, de nombreux programmes humanitaires et missions de maintien de la paix seraient menacés.
2. Un affaiblissement du système multilatéral
L’ONU joue un rôle central dans la diplomatie mondiale, en offrant une plateforme de négociation entre les nations.
- Si les États-Unis se retirent, d’autres grandes puissances comme la Chine et la Russie pourraient renforcer leur influence sur l’organisation.
- Cela pourrait encourager d’autres pays à suivre l’exemple américain et à réduire leur engagement.
3. Une menace pour la coopération internationale
L’ONU est impliquée dans de nombreux dossiers cruciaux :
- Le climat (via le GIEC et l’Accord de Paris).
- Les droits de l’homme (via le Conseil des droits de l’homme de l’ONU).
- La lutte contre la prolifération nucléaire (via l’Agence internationale de l’énergie atomique).
Un retrait des États-Unis affaiblirait considérablement ces mécanismes de coopération internationale, rendant les crises mondiales encore plus difficiles à gérer.
L’ONU est-elle encore efficace aujourd’hui ?
Face à ces critiques, une question demeure : les Nations Unies remplissent-elles encore leur mission ?
1. Un rôle limité face aux conflits mondiaux
L’ONU a été créée après la Seconde Guerre mondiale pour éviter un nouveau conflit global. Mais aujourd’hui, avec des guerres comme celle en Ukraine, au Yémen ou encore en Palestine, son impact est remis en question.
- Elle n’a pas empêché l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
- Elle n’a pas réussi à instaurer un cessez-le-feu en Palestine.
- Elle peine à résoudre les crises humanitaires en Afrique et au Moyen-Orient.
L’absence de réelle capacité d’intervention militaire sans l’accord du Conseil de sécurité réduit son efficacité dans les conflits majeurs.
2. Un déséquilibre dans la gouvernance mondiale
Un autre problème soulevé est l’injustice du système de gouvernance de l’ONU, notamment :
- L’absence d’un siège permanent pour l’Afrique au Conseil de sécurité.
- L’utilisation du droit de veto par les grandes puissances pour bloquer des résolutions importantes.
Cela renforce l’idée que l’ONU ne représente pas équitablement l’ensemble des nations, mais plutôt les intérêts des grandes puissances qui la contrôlent.
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Conclusion : Vers la fin de l’ONU ou une réforme nécessaire ?
Le possible retrait des États-Unis de l’ONU marque un tournant dans la diplomatie mondiale. Si cela se concrétise, cela signifierait :
✅ Un affaiblissement des Nations Unies et du multilatéralisme.
✅ Un rééquilibrage des forces avec une montée en puissance de la Chine et de la Russie.
✅ Une réduction drastique des financements pour les opérations humanitaires et de paix.
Mais cette crise pourrait aussi pousser à une réforme en profondeur de l’ONU, notamment en :
- Rendant son fonctionnement plus démocratique.
- Réduisant la domination des grandes puissances sur ses décisions.
- Garantissant une meilleure efficacité dans la résolution des conflits.
L’avenir des Nations Unies dépendra donc des décisions des dirigeants mondiaux dans les prochaines années.