La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est de plus en plus contestée pour son inefficacité face aux enjeux de la région. Guy Marius Sagna, député sénégalais, dénonce un organisme au service des chefs d’État plutôt que des peuples et appelle à une refonte totale.
Une institution en crise
Depuis plusieurs années, la CEDEAO fait face à des critiques grandissantes. Le départ du Mali, du Burkina Faso et du Niger de cette organisation souligne une perte de confiance envers une structure jugée inefficace. Guy Marius Sagna compare cette situation à un mariage en crise, où un des conjoints souhaite partir mais se voit retenu de force.
Une organisation au service des chefs d’État ?
Selon Guy Marius Sagna, la CEDEAO ne répond pas aux besoins des populations. Il dénonce une structure qui préfère protéger les intérêts des chefs d’État plutôt que ceux des citoyens. Cette critique rejoint celle de nombreux Africains qui voient en cette institution un outil de domination politique plutôt qu’un levier de développement.
Des problèmes de gouvernance et de transparence
Un des points soulevés est le manque de transparence dans la gestion des ressources. La majorité du budget de la CEDEAO provient des prélèvements communautaires, mais l’origine des 15 % restants demeure floue. Cette opacité nourrit la suspicion quant à l’utilisation des fonds.
Une absence de solutions aux problèmes réels
Les problèmes de sécurité, d’éducation et de santé persistent, même dans les pays qui bénéficient d’un soutien militaire étranger. Cette inefficacité est perçue comme une faillite de la CEDEAO à apporter des solutions concrètes.
Une politique économique contestée
La signature des accords de partenariat économique (APE) entre l’Afrique de l’Ouest et l’Union européenne est un autre sujet de controverse. En ouvrant les marchés ouest-africains à 85 % des produits européens sans droits de douane, ces accords fragilisent les petites et moyennes entreprises locales, augmentant ainsi le taux de chômage et de précarité.
Une jeunesse désabusée
Face à l’inaction de la CEDEAO, de nombreux jeunes Africains perdent espoir. L’exode vers l’Europe, souvent au prix de leur vie en traversant la Méditerranée, est un symptôme de cette crise structurelle.
Quelle issue pour la CEDEAO ?
Guy Marius Sagna pose un ultimatum clair : « Refondation ou mort de la CEDEAO ». Selon lui, l’organisation doit se transformer pour devenir une CEDEAO des peuples, et non des chefs d’État. Cela passe par une transformation structurelle profonde, une plus grande transparence et une véritable implication citoyenne.
A Lire: La rupture historique entre la CEDEAO et l’AES : un tournant pour l’Afrique de l’Ouest
L’avenir de la CEDEAO est incertain. Face à des critiques croissantes, l’organisation doit se réinventer pour regagner la confiance des peuples ou risquer la dissolution. La balle est désormais dans le camp des décideurs.
