Par Zack

Gabon : Brice Oligui Nguema change-t-il les règles pour rester au pouvoir ?

La réforme constitutionnelle au Gabon suscite des spéculations sur les ambitions du chef de la junte, entre accusations de manipulation et promesses de transition.

Au Gabon, le Parlement de transition a récemment adopté un nouveau code électoral, perçu par l’opposition comme favorable au président de la junte, Brice Oligui Nguema. Cette décision alimente les spéculations sur ses intentions de rester au pouvoir malgré sa promesse de rendre le contrôle aux civils. Entre modifications législatives et ajustements économiques, le débat fait rage sur la véritable direction que prend le pays.

Un nouveau code électoral qui fait débat

Le Parlement de transition gabonais a approuvé lundi un nouveau code électoral. Cette réforme permet désormais aux magistrats et membres des forces de sécurité de se présenter aux élections. Cette disposition, inédite, suscite une vive polémique, car elle est perçue comme un moyen pour Brice Oligui Nguema de renforcer son emprise sur le pouvoir.

Pour rappel, ce code interditait auparavant aux militaires et magistrats d’accéder à des candidatures présidentielles. L’adoption de cette loi change donc profondément les règles du jeu politique au Gabon.


Les promesses de transition de Brice Oligui Nguema

Brice Oligui Nguema s’était engagé, dès sa prise de pouvoir en août 2023, à rendre la présidence aux civils après la transition. Cependant, de nombreuses spéculations entourent ses réelles intentions. Certains observateurs pensent qu’il pourrait se porter candidat lors de la prochaine élection présidentielle.

Ces doutes sont renforcés par des accusations selon lesquelles son accession au pouvoir aurait été orchestrée par des influences extérieures, notamment la France. Cependant, aucune preuve concrète n’a jusqu’à présent été apportée pour confirmer ces allégations.


Une gestion économique sous tension

Outre les réformes politiques, Brice Oligui Nguema a également entrepris de réviser les salaires des hauts fonctionnaires gabonais. Lors d’un discours récent, il a annoncé la réduction des salaires et des avantages de certains administrateurs. Ces coupes visent à rationaliser les finances publiques, mais elles suscitent des critiques.

Il a notamment déclaré :

« Les salaires de 10, 15 ou 20 millions, c’est terminé. Celui qui n’est pas content peut démissionner. »

Ces décisions montrent une volonté de discipliner l’élite politique et administrative, mais elles pourraient également saper son soutien auprès de ceux qui composent les sphères influentes du pouvoir.


Un chef d’État accusé d’aimer le pouvoir

Les opposants de Brice Oligui Nguema l’accusent de vouloir rester au pouvoir en suivant une stratégie classique en Afrique : satisfaire les élites et négliger les préoccupations du peuple. En augmentant les avantages de ses proches collaborateurs et parlementaires, il pourrait chercher à consolider son assise politique.

Cette méthode, bien que critiquée, reste une réalité dans de nombreux pays du continent. Elle met en lumière un problème structurel plus large : le fossé entre les élites dirigeantes et les besoins de la population.


Un contexte régional favorable à l’ouverture

Pendant que le Gabon débat de sa gouvernance, le Kenya et d’autres pays africains prennent des mesures d’ouverture. Le président kényan William Ruto a récemment supprimé les visas pour la plupart des citoyens africains, marquant un pas vers l’intégration régionale et une libre circulation des personnes.

Cependant, certains pays comme la Libye et la Somalie restent exclus pour des raisons de sécurité. Cette décision rappelle que des avancées dans certains domaines ne signifient pas une résolution des défis structurels auxquels le continent est confronté.

A Lire: Le Gabon à un tournant historique : Coup d’État, contestations électorales et espoirs de changement


Conclusion : Un avenir incertain pour le Gabon

Alors que Brice Oligui Nguema tente de justifier ses réformes par des promesses de transition et de rationalisation, les critiques à son encontre s’intensifient. Les accusations de manipulation, les spéculations sur ses intentions et les mesures impopulaires rendent l’avenir politique du Gabon incertain.

Le pays est à un carrefour décisif. Si cette transition devait s’avérer une manœuvre pour rester au pouvoir, cela pourrait exacerber les tensions sociales et politiques. Le peuple gabonais attend des actions concrètes pour répondre à ses aspirations, et la communauté internationale garde un œil attentif sur l’évolution de la situation.

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