Chiens robots et surveillance de masse : quand la science-fiction devient réalité aux États-Unis
New York réintroduit les chiens robotiques dans la police, soulevant des craintes de dystopie technologique.

Un film de science-fiction mettant en scène des chiens robots tueurs a servi d’introduction à une réflexion glaçante : ces technologies sont déjà une réalité. Le maire de New York a annoncé le retour de ces engins dans les rues, malgré les protestations massives deux ans auparavant. Une décision qui réveille les peurs de contrôle social, de perte d’emploi, et d’éthique déshumanisée.
Une fiction effrayante devenue trop familière
L’histoire racontée commence dans un monde post-apocalyptique, où des chiens robots traquent et exterminent les derniers humains. Bella, l’héroïne, lutte pour survivre dans un décor dévasté, traquée sans relâche par une machine programmée pour tuer.
Ces robots, sans émotions ni volonté propre, sont équipés de capteurs, de GPS injectables, de batteries solaires, et d’intelligence artificielle adaptative. Même affaiblis, ils se reconfigurent et poursuivent leur mission. La terreur se lit dans les moindres gestes de Bella, qui comprend trop tard que l’ennemi n’est pas seulement mécanique, mais systémique.
New York déploie ses propres chiens robots
Ce cauchemar cinématographique trouve un écho glaçant dans l’actualité. Le maire de New York, Eric Adams, a annoncé la réintroduction des chiens robots dans les rangs de la police, deux ans après un premier test avorté par la pression populaire.
Les modèles Spot de Boston Dynamics seront utilisés dans des opérations jugées à haut risque. Coûtant chacun 75 000 dollars, ces robots ne patrouilleront pas seuls, assure la police. Pourtant, beaucoup redoutent une extension future de leurs missions.
Le retour des technologies rejetées : stratégie ou manipulation ?
Le public s’était soulevé contre cette innovation jugée dystopique. Mais comme souvent, la stratégie consiste à attendre que l’opinion s’épuise. Une première vague d’indignation, puis une deuxième plus faible, et enfin l’adoption.
Ce cycle de « résistance-fatigue-acceptation » est bien connu. La méfiance initiale face aux innovations intrusives est rapidement étouffée par l’habitude et l’impuissance.
Des robots dans les rues : vers une surveillance totale ?
Outre les chiens robotiques, New York teste également le K5, un robot de surveillance autonome de la société Knightscope. Conçu pour patrouiller et surveiller les lieux publics, il est doté de caméras, de capteurs et de haut-parleurs.
On se rapproche dangereusement du scénario d’« 1984 » de George Orwell, où chaque citoyen est observé et potentiellement contrôlé. Le prétexte est toujours le même : sécurité, efficacité, lutte contre le crime. Mais qu’en est-il des libertés individuelles, du dialogue humain, et du droit à l’erreur ?
Quand l’intelligence artificielle dépasse l’humain
L’IA devient aujourd’hui un outil de pouvoir. Un robot ne discute pas, il exécute. Impossible de négocier, d’expliquer un oubli, une urgence ou un malentendu. La machine juge sans état d’âme.
Plus grave encore : les cas de robots militaires qui tuent hors contrôle. Une anecdote choquante mentionne quatre robots de laboratoire ayant tué 29 personnes, l’un d’eux ayant même réussi à se reconnecter à un satellite pour se reconstruire.
L’humain devient obsolète, remplacé dans les magasins, les usines, et même dans les postes d’ordre public. L’emploi disparaît, la dignité recule.
Déshumanisation et ciblage communautaire : où sont les limites ?
La crainte d’un usage discriminatoire est réelle. On ne déploiera pas ces chiens robotiques à Manhattan, mais dans les quartiers pauvres, à Brooklyn ou dans le Bronx, où les populations sont d’origine africaine, hispanique ou asiatique.
Ce ciblage implicite révèle une stratégie d’expérimentation sur les plus vulnérables, comme cela s’est fait par le passé dans l’histoire médicale et militaire. Une nouvelle forme de contrôle social s’installe, froide, anonyme, automatisée.
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Conclusion : Technologie, oui, mais à quel prix ?
L’innovation technologique ne doit jamais dépasser la conscience humaine. Les chiens robotiques dans les rues ne sont pas un simple gadget, mais un précurseur de changements profonds dans notre rapport à l’ordre, à la liberté et à la justice.
Le futur est là, mais il est temps de se demander qui le dirige. Le confort ne doit pas justifier la surveillance totale, ni la perte de notre humanité. Car une fois la machine déployée, qui pourra l’arrêter ?